Même si la lecture sur support numérique reste marginale en France, elle grignote peu à peu des parts de marché. Outre le côté pratique du livre dématérialisé, les pro e-books avancent souvent l’argument d’une consommation du livre plus verte. Qu’en est-il réellement ? Le livre électronique est-il plus écolo que son homologue en papier ?
Le livre numérique ne représente aujourd’hui que 6.4 % des ventes de livres dans l’Hexagone, un chiffre toutefois en constante augmentation. Avançant l’argument de la dématérialisation des biens culturels, comme à une époque le MP3 a pu ringardiser nos CD, le livre numérique se targue de réduire les besoins en papier, et donc d’aider à la lutte contre la déforestation. Mais est-ce aussi simple que cela ? Le livre numérique est-il vraiment plus bénéfique d’un point de vue environnemental que son ancêtre papier ? Et si le match était décidé selon le papier utilisé ?
Le marché du livre numérique dans le monde(8)
Outre-atlantique, le livre numérique a déjà fait ses preuves. Sur le marché du livre, l’e-book aux Etats-Unis est passé de 0,6 % des parts de marché en 2008 à 27 % aujourd’hui. Le n°1 du marché de l’e-book aux Etats-Unis est Amazon, qui capte 70 % des utilisateurs avec son Kindle Store. La librairie virtuelle propose plus d’un million de titres.
Les Britanniques sont les autres grands « e-lecteurs » dans le monde, avec une part de marché de 15 % en 2013. Ceci s’explique certainement par une offre de titres en anglais très large.
En France, même si le taux de lecture de livres numériques progresse doucement – 15 % des Français ont déjà lu un livre numérique en 2014 (contre 5 % en septembre 2009 – source SNE) – la consommation d’e-books reste marginale. De plus, les Français paraissent peu enclins à payer pour un livre dématérialisé. Le baromètre GFK indiquait dernièrement que 47 % des Français étaient de petits acheteurs(2).
Le livre numérique est-il vraiment meilleur pour l’environnement ?
Si on s’attache au fait qu’un e-book ne nécessite ni bois, ni transport, on peut s’attendre à ce que son empreinte écologique soit bien inférieure à celle de son homologue en papier. A l’inverse, en terme de production, on s’accorde à penser que la fabrication d’une liseuse numérique comme un Kindle par exemple coûte bien plus cher à l’environnement que l’impression d’un seul livre papier.
Pourtant, parce que l’on n’achète qu’une seule fois une liseuse numérique pour y stocker quantité de livres électroniques, jusqu’à 400 selon les modèles, et que l’on achète plusieurs unités de livres en papier par an – 16 livres par an et par Français environ -, la balance devrait pencher du côté de la version numérique.
Alors concrètement, combien coûtent les livres papiers et les livres numériques en termes écologiques ?