Quelle place accorder aux animaux, en particulier ceux qui de plus en plus nombreux vivent en ville non seulement dans les foyers, mais également à l’extérieur ?
Si en France, les animaux sont désormais considérés comme des êtres vivants à part entière, la question de la place et de l’intérêt que l’on doit leur accorder, notamment dans nos villes, se pose.
De plus en plus d’animaux en ville
« Les animaux sont des êtres vivants doués de sensibilité » : cet article fait partie du code civil depuis 2015 et donne un nouveau statut aux animaux, jusqu’alors considérés comme « des biens meubles ». Si chacun s’accorde à dire que leur présence auprès de nous est nécessaire, quelle place faut-il leur laisser dans notre quotidien et tout particulièrement lorsqu’on habite en ville ?
© SilverCircle
Lorsque l’on parle d’animaux vivant en ville, il est nécessaire de distinguer deux catégories : les animaux de compagnie et les animaux « sauvages » qui se nourrissent de nos déchets, dont la liste est fixée par trois arrêtés (l’un concernant l’ensemble du territoire national, l’autre tout ou partie d’un département et le dernier au niveau préfectoral). Autant les premiers viennent apporter du lien social, autant les seconds sont souvent persona non grata dans la cité ! Ils sont en effet à l’origine de nuisances diverses : risques sanitaires, dégradation des structures, mauvaise image de la localité, etc…
Les animaux sont-ils les bienvenus dans toutes les villes ?
Concernant les espèces commensales et sauvages que l’on considère souvent comme nuisibles, il y a absolue nécessité d’intervenir, aussi bien au niveau individuel qu’au niveau collectif :
- Les services communaux doivent d’assurer notamment la désinfection, la désinsectisation et la dératisation des bâtiments communaux, ainsi que l’enlèvement des animaux morts sur la voie publique.
- Les particuliers doivent faire le nécessaire en cas de présence de nuisibles (cafards ou nids de frelons par exemple) dans leur logement.
Alors que la lutte contre les nuisibles met tout le monde d’accord, la présence des animaux domestiques n’est pas vue du même oeil partout, surtout pour les chiens. Selon les municipalités, nos amis à quatre pattes sont les bienvenus… ou pas !
Les crottes de chiens, une nuisance dans les villes © Jaromir Chalabala
Ainsi, quand certaines villes vont lancer des campagnes d’affichage appelant les habitants à faire preuve de civisme en utilisant les sachets mis à leur disposition, d’autres seront dans la répression. C’est le cas dans la Capitale, où des Inspecteurs de la Sécurité de la Ville de Paris traquent les déjections canines et peuvent même vous verbaliser si vous ne ramassez pas les crottes laissées par votre animal. Faudrait-il créer une taxe sur les chiens afin de financer plus de dispositifs visant à améliorer le civisme des propriétaires ?
Outre les problèmes de propreté, la présence de chiens en ville est également source de :
- nuisances sonores, comme les aboiements intempestifs ;
- risques physiques, de chute et de morsure ;
- risques sanitaires, comme les allergies et zoonoses.
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L’animal une victime du milieu urbain ?
Obligation d’être tenu en laisse, enfermement, manque d’espace pour s’ébattre… La vie en ville ne convient pas toujours aux chiens et les risques de développer des pathologies liées au stress, au manque d’activité : agressivité, aboiements…
Toutefois, ces comportements sont en général plutôt la conséquence de troubles de développement (sevrage précoce, environnement peu stimulant…) ou d’une absence de socialisation, plus qu’à la vie en milieu urbain(2).
Un environnement difficile pour un chien © jodrum
Toutes ces questions refont régulièrement surface et montrent combien il est difficile de vivre ensemble.
Une place dans la politique pour les animaux ?
Pour le parti animaliste créé en mars 2016, le droit des animaux et l’amélioration de leurs conditions de vie est un vrai combat. Comme l’indique leur slogan : « Les animaux comptent votre voix aussi ».
Ce parti politique tout récent a créé la surprise en juin 2017 aux élections législatives, en obtenant 1,12 % des voix. Preuve que la cause animale intéresse les citoyens et est devenue un véritable enjeu politique.
Une tendance que toutes les municipalités auraient intérêt à prendre en compte.
Illustration bannière : C’est l’heure de la promenade ! – © a katz