Une étude menée par vingt chercheurs français et publiée début septembre 2017 dans la revue scientifique PLOS One révèle que les rats sont bien plus mobiles et bien plus adaptables aux raticides qu’on ne le pense, ce qui explique le manque d’efficacité des méthodes de dératisation actuelles.
Sur les 86 rats capturés dans un parc francilien, la moitié ont ingéré du raticide, mais n’en sont pas morts pour autant. 10 % des rats recelaient jusqu’à quatre résidus différents.
Vers une remise à plat des dispositifs de dératisation ?
L’étude menée par des chercheurs de l’Inra, de VetAgroSup et de l’Institut Pasteur sur les rats capturés dans le parc des Chanteraines (Hauts-de-Seine) risque d’inquiéter les amateurs des parcs et jardins mais surtout les autorités locales chargées de veiller à la salubrité de l’espace public. Une analyse menée sur 86 rats capturés dans ce parc francilien a montré que le foie de la moitié d’entre eux contenait les résidus d’insecticides, ce qui laisse les scientifiques déduire que les rats sont devenus génétiquement résistants à ces produits.
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Le foie des rats capturés dans le parc contenait également des poisons dont l’utilisation dans les espaces verts est interdite mais autorisée ailleurs dans la ville, ce qui prouve que ces rongeurs ne sont pas sédentaires mais au contraire très mobiles. L’analyse de leur ADN prouve par ailleurs que les rats qu’on croyait être ceux du parc, copulent sans problème avec ceux de la ville. Cette découverte devrait remettre à plat les dispositifs de dératisation couramment utilisés, à la fois en termes d’approche du problème et des produits utilisés.
© Lorenzo Sala
Les rats sont de redoutables porteurs de parasites
Sans surprise, l’étude révèle que les rats capturés étaient porteurs de parasites. 16 genres parasitaires différents ont été identifiés, soit huit espèces de vers, trois espèces de puces, un protozoaire et quatre genres bactériens. 88 % des rats analysés abritaient au moins deux parasites, les contaminations de rat à rat étant fréquentes.
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Sur les 16 parasites identifiés, sept étaient potentiellement responsables de maladies chez l’homme. Il s’agit du ver plat Hymenolepis diminuta responsable de teniasis, de la bactérie Francisella tularensis, agent de la tularémie, ou encore des bactéries du genre Leptospira responsables de la leptospirose.
Illustration bannière : rat sauvage – © anatolypareev