Les déclarations politiques se suivent et se ressemblent : vous êtes prévenu, les jours des véhicules polluants sont comptés.
Dès 2040, les véhicules à essence et diesel seront interdits en France, annonçait le 6 juillet 2017 Nicolas Hulot, le Ministre de la Transition écologique et solidaire. Par ailleurs, après l’injonction adressée au gouvernement par le Conseil d’État de concevoir de nouvelles politiques de lutte contre la pollution, des mesures limitant la circulation des véhicules polluants pourraient être prises dans certaines grandes villes. Quels sont donc les autres types de véhicules sur lesquels le consommateur peut porter son choix ?
L’électrique, pas assez perfectionné et rentable
Ce n’est un secret pour personne : le principal inconvénient des voitures électriques actuellement est leur faible autonomie, de quelques centaines de kilomètres tout au plus. Et lorsque vient l’heure de recharger le véhicule, trouver une prise s’avère très compliqué, sans parler du temps que prend un rechargement. Ces voitures ne sont donc pas encore tout à fait adaptées à la route des vacances, ni à de longs trajets sur l’autoroute pour des raisons professionnelles.
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Mais cela est progressivement en train de changer : la Tesla Model 3, dont les premiers exemplaires sont sortis d’usine en juillet 2017, laisse planer un espoir. Cette voiture a une autonomie de 500 kilomètres, et le réseau de « superchargeurs« , que le fabricant est en train de construire aux États-Unis, permet de recharger jusqu’à 50 % de la batterie en 20 minutes. Même si l’arrivée de cette voiture et des infrastructures qui vont avec n’est pas prévue de sitôt sur le continent européen, cette réussite technologique est porteuse d’espoir.
Si, en revanche, l’essentiel de vos déplacements sont de courte distance (aller faire les courses, chercher les enfants à la sortie de l’école, vous rendre au bureau…), et que vous disposez d’un garage où vous pouvez faire installer une recharge, la voiture électrique sera très bientôt un choix gagnant. À en croire le Commissariat général au développement durable, dès 2020, l’acquisition et l’utilisation d’une voiture électrique pendant un an devraient coûter 45.000 euros en moyenne, contre 47.500 euros en moyenne pour une voiture essence. Et dès 2030, les économies s’avèreront encore plus substantielles : 43.000 euros pour la voiture électrique contre 49.800 pour la voiture essence.
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L’hybride rechargeable, très cher et moins subventionné
En attendant des progrès sur l’autonomie des voitures électriques et le développement du réseau de recharges, les consommateurs peuvent d’ores et déjà se tourner vers les voitures hybrides. Ainsi, lorsque votre trajet est long et que la charge électrique ne suffit pas, vous pouvez facilement basculer sur le moteur à combustion, fonctionnant à l’essence dans la grande majorité des cas.
En 2017, les voitures hybrides ont connu un fort succès, comme le montrent les chiffres des ventes du premier trimestre 2017 : 1.215 immatriculations ont été enregistrées sur les trois premiers mois de l’année, soit 139 % de plus qu’il y a un an. Cet intérêt soudain pour l’hybride ne signifie cependant pas qu’il va remplacer l’électrique du jour au lendemain : les immatriculations des voitures électriques s’élèvent à 13.555 sur le premier trimestre 2017, même si leur hausse sur un an est beaucoup moins prononcée (+9,8 %).
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Étant donné le prix plus conséquent des voitures hybrides et un bonus écologique plus faible (entre 1.000 et 3.500 euros, contre 6.000 à 10.000 euros pour une voiture électrique), elles recueillent sans surprise une moindre adhésion, même si leurs caractéristiques semblent aujourd’hui optimales pour permettre à leur propriétaire d’effectuer sans encombre tout type de trajet.
Le gaz, à condition de trouver une station-service
Même si le gaz n’est pas un combustible à zéro émission, il est beaucoup plus écologique que le diesel et même l’essence. L’avantage d’un moteur à gaz est qu’il n’émet que très peu de particules fines, jusqu’à 80 % de CO2 en moins et jusqu’à 90 % d’ozone en moins qu’un moteur à essence. Sur 35.000 kilomètres, la réduction des polluants atmosphériques est de 1,2 tonne par an. Ces moteurs sont également moins bruyants que les moteurs à essence, du fait d’une combustion lente.
Le gaz naturel est utilisé comme carburant pour les véhicules sous forme comprimée à 200 bars (GNC) ou liquéfiée à 163 degrés (GNL). Ce carburant a l’avantage d’être jusqu’à 40 % moins cher que l’essence. Par ailleurs, un tel véhicule peut rouler soit au gaz, soit à l’essence, ce qui peut être pratique lorsqu’on a besoin de faire le plein mais qu’une station-service est encore loin. Et avec le gaz c’est forcément le cas : seule une cinquantaine de stations GNV existent à ce jour sur le territoire français. C’est pour cette raison que ces moteurs, très populaires en Italie, sont utilisés principalement par les poids-lourds en France.
Illustration bannière : voitures électriques – © Zapp2Photo