Cette algue tropicale, présente en Méditerranée depuis une vingtaine d’années, a commencé à se propager sur la façade atlantique française à partir de 2018. En août 2021, la présence d’Ostreopsis a d’ailleurs entraîné la fermeture de plusieurs plages à Biarritz, Saint-Jean-de-Luz et Bidart.
Des symptômes semblables à ceux de la grippe
Les symptômes peuvent apparaître quelques heures après l’exposition avec l’Ostreopsis, que ce soit par inhalation d’embruns, par contact avec la peau lors de la baignade, ou par ingestion, explique dans son avis l’ANSES. Ostreopsis est ainsi à l’origine « d’intoxications provoquant des symptômes de type grippal, des irritations cutanées et des troubles gastriques ». Bien que ces symptômes disparaissent généralement au bout de 24 à 48 heures, les personnes présentant des troubles respiratoires préexistants ou des problèmes de peau peuvent voir leurs symptômes s’aggraver légèrement.
En plus des nageurs et des surfeurs, les personnes travaillant sur les plages, comme les sauveteurs, ainsi que les travailleurs des magasins et restaurants situés à proximité sont particulièrement exposés au risque d’infection. Le Comité basque des sauveteurs n’a toutefois pas encore signalé d’augmentation significative des cas parmi son personnel.
La surveillance des niveaux d’algues sur les côtes françaises et espagnoles a été renforcée, suite à la confirmation de la présence d’Ostreopsis dans les échantillons prélevés début juin. Selon certaines organisations, comme l’ONG Surf Rider Europe, la surveillance pourrait être encore plus rigoureuse. « Les surfeurs viennent du monde entier pour surfer ici, mais ils n’écoutent pas forcément les avertissements sur les algues. Nous voulons assurer leur sécurité », a fait savoir à Euronews Marc Valmassoni, porte-parole de Surf Rider Europe.
Une prolifération de l’Ostreopsis plus importante en raison du réchauffement climatique ?
En raison des effets du réchauffement climatique et des mouvements de transport maritime, la souche toxique « ovata » de l’algue, originaire des eaux tropicales, semble se développer plus rapidement. Elle semble ainsi se développer plus vite dans une eau dont la température est comprise entre 16 et 30 degrés.
Comment reconnaître l’Ostreopsis ?
La détection de l’Ostreopsis, microalgue, est difficile en raison de sa petite taille. Quelques signes peuvent toutefois indiquer sa présence. L’Ostreopsis peut former des floraisons d’algues, qui sont des concentrations visibles d’algues à la surface de l’eau. Ces floraisons peuvent donner à l’eau une coloration brun-rougeâtre. L’eau affectée par l’Ostreopsis peut également avoir un goût métallique, bien que cela ne soit pas un indicateur précis.
A noter que certaines applications, comme Kalilo en région basque, fournissent des informations sur les niveaux d’Ostreopsis. Ces applications sont généralement mises à jour par des organisations environnementales et de surveillance de la santé, qui effectuent des tests réguliers de l’eau.
Il est important de noter que l’observation directe de l’Ostreopsis à l’oeil nu peut donc être difficile. Si vous soupçonnez la présence de cette algue dans une zone, il est préférable de contacter les autorités locales pour une analyse officielle. En cas de doute, préférez rester à l’écart de l’eau jusqu’à ce qu’elle soit déclarée sûre.
De possibles fermetures de plages cet été
Face à cette menace, l’ANSES recommande de renforcer les actions de prévention auprès du public, le renforcement de la fréquence du contrôle des eaux de baignade et, en cas de prolifération trop importante, la fermeture des plages. Certaines ONG ont également commencé à sensibiliser davantage les clubs de surf locaux, les pharmacies et autres lieux communautaires aux dangers de ces algues. Des efforts de prévention et d’éducation supplémentaires sont en cours pour garantir la sécurité des habitants et des touristes qui visitent ces plages chaque année.
Il convient de noter que bien que l’Ostreopsis soit dangereuse, les cas d’intoxication grave voire de décès restent rares et souvent liés à la consommation de produits de la mer pêchés à proximité d’une prolifération d’algues. L’ANSES souligne également que le lien avec Ostreopsis reste incertain dans ces cas extrêmes.
Lire aussi
Vacances d’été : les plages à éviter en raison de la pollution
A lire absolument
