La population ne cesse de croître. En 2050, nous devrions atteindre les 2.7 milliards d’habitants. Cette démographie galopante s’accompagne de challenges vitaux à relever : quelles énergies propres utiliser pour ne plus épuiser les ressources naturelles qui régressent comme peau de chagrin, en est l’un des principaux. Et le second : comment produire suffisamment – et de manière écologique – pour nourrir les Hommes correctement ?
L’élevage est responsable de 18 % des émissions globales de CO2, et il faut près de 2.000 litres d’eau pour produire seulement 500 g de viande de boeuf. Malgré les mises en garde pour la santé humaine, et la prise de conscience apparente, le secteur de la viande se porte comme un charme et on note une augmentation de la consommation carnée de 6 % dans les pays en voie de développement.
L’élevage : une méthode qui reste très polluante
À moins de tous devenir végétariens, la situation semble dans l’impasse. Pourtant, la solution réside peut-être dans une toute nouvelle technologie : l’agriculture cellulaire.
La culture cellulaire : du domaine médical à l’assiette
Mettre des cellules en culture ne date pas d’hier. Aujourd’hui, cette technique est même au coeur de l’innovation, avec des progrès considérables qui ont permis des avancées fabuleuses pour le traitement de certaines pathologies humaines.
Détourner ces cultures en vue de produire des cellules « alimentaires » a été ces dernières années le pari de pas moins de 21 start-ups américaines qui ont le vent en poupe. Deux tendances se développent conjointement :
- la production de viande, de produits laitiers et d’oeufs à partir de cellules animales ;
- l’utilisation de levures pour produire des constituants qui serviront à « recréer » des aliments.
Si le caractère novateur peut laisser songeur, ces procédés soulèvent une question majeure : celle du financement.
Aujourd’hui, produire quelques 450 g de viande revient à près de 20.000 dollars. Les entreprises qui se lancent dans l’agriculture cellulaire doivent lever des fonds, et donc trouver des financeurs qui acceptent de s’impliquer dans des projets qui peuvent paraître un peu farfelus.
En parallèle, la société Impossible Food, fondée en 2011 et dans laquelle Bill Gates lui-même a investi, a réalisé l’exploit de fabriquer un « steak de boeuf » à partir d’éléments 100 % végétaux. La couleur rouge elle-même est rendue par une protéine végétale proche de l’hémoglobine. Et ce steak devrait bientôt apparaître dans les supermarchés américains.
D’autres chercheurs planchent activement sur la fabrication de poisson, d’oeufs, de yaourts et de fromages in vitro.
L’agriculture cellulaire serait bien plus écologique que l’élevage traditionnel
C’est l’idée que défendent ces nouvelles entreprises. Ainsi, la culture de viande en boîte de Pétri consommerait près de 90 % d’eau et de sol en moins, soit une diminution du coût énergétique de 50 %.
Si toutes ces démarches alternatives semblent prometteuses, reste à gagner la confiance du consommateur. Peut-être, finalement, le challenge le plus important.
Source : L’Atelier – BNP paribas – Nourrir la « smart city » de demain grâce à l’agriculture cellulaire