La nouvelle va faire mouche et pourtant, certains modèles de véhicules électriques risquent d’être retoqués. La cause ? Ils ne pourraient pas être considérés comme « écologiques » ni « propres ». Zoom sur une information sujette à controverse.
Voiture électrique : l’argument écologique à revoir ?
Dernièrement, 3 avis publiés par le jury de déontologie publicitaire (JDP) concernant des publicités pour 2 véhicules en libre-service du groupe Bolloré*, ainsi que la voiture électrique Zoé de Renault soulignent que la voiture électrique ne peut pas être considérée comme « écologique » ni « propre ».
En avril dernier le JPD, instance de l’Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP) a été saisi par l’association Observatoire du nucléaire contre plusieurs pages du site Internet d’Autolib’ qui qualifient la voiture « d’écologique » et de « propre ».
Mais également contre un encart publicitaire présentant Bluely comme « très pratique, écologique et économique ».
Parallèlement, la Fédération nationale des associations d’usagers des transports (Fnaut) déposait une plainte en mars contre une publicité pour la Zoé titrée « Pour lutter contre la pollution, roulez en voiture », qui précisait « Renault Zoé : 100 % électrique, 0 % d’émissions ».
Voiture électrique : relativiser les prouesses écologiques
Les avis rendus concernant les 2 voitures en libre-service soulignent « le jury constate que la publicité litigieuse fait état du caractère écologique du service promu, sans le moindre élément de relativisation ou de comparaison, indiquent les avis concernant les deux voitures en libre-service.
Or, l’utilisation de ce service induit nécessairement certains effets négatifs sur l’environnement, notamment les pièces d’usure des véhicules utilisés et l’électricité nécessaire à leur rechargement, dont il n’est pas établi qu’elle serait intégralement issue de sources renouvelables ».
L’avis du JDP sur la Zoé est plus modéré : « la publicité n’induit nullement l’idée que les véhicules électriques n’auraient aucun impact négatif sur l’environnement ».
En effet, il est précisé – toutefois en petits caractères après l’astérisque – que l’absence de CO2 se réfère à l’utilisation du véhicule (hors usure) et non à l’ensemble de son cycle de vie ou à la production de l’électricité nécessaire à son rechargement.
Voiture électrique : le JDP met en garde sur les publicités qui vantent les véhicules électriques
Pour le JDP, « la publicité en cause incite explicitement les consommateurs à rouler en voiture électrique pour réduire la pollution atmosphérique, alors qu’il existe de nombreux autres moyens de locomotion dont il est communément admis qu’ils sont moins nocifs pour l’environnement, comme les transports collectifs ou le vélo ».
Il est donc nécessaire de pondérer et de relativiser ce type de publicités. Et il faut surtout garder à l’esprit que tout véhicule quel qu’il soit a un impact sur l’environnement, que ce soit lors de sa construction ou au cours de son cycle de vie.
Comme le souligne Stéphane Martin, directeur général de l’ARPP « on ne peut pas qualifier la voiture électrique de propre mais on peut avancer qu’elle contribue au développement durable ou qu’elle est plus propre que les voiture thermiques, à condition d’en apporter la preuve ».