Dans la course à la mobilité moins polluante car électrique, l’hydrogène comme vecteur énergétique semble avoir laissé la première place ces derniers temps au modèle de la batterie. Reviendra-t-il par la bande, avec les bicyclettes en test à Saint-Lô et Cherbourg ?
L’électricité envahit notre mobilité, promettant des véhicules moins polluants, là où ils roulent, mais aussi en termes d’empreinte écologique globale. Les vélos électriques notamment sont très populaires, les ventes ayant augmenté d’un tiers en 2016 par rapport à 2015. La difficulté pour la propulsion électrique reste toutefois le stockage de l’énergie. À Saint-Lô, petite commune normande, et à Cherbourg dans la Manche, 20 vélos électriques utilisant un pile à combustible à hydrogène, sont testés depuis le 11 décembre, avec l’objectif à terme d’en déployer 100.
Livrés par la PME basque Pragma, ces tout premiers vélos à hydrogène seront utilisés à Saint-Lô et Cherbourg par les employés de l’hôpital ainsi que ceux d’une TPE locale. Ils seront proposés au printemps prochain au grand public.
Cher mais plus performant que le vélo électrique à batterie ?
Ressemblant à un Vélo Solex blanc des temps modernes, ces bicyclettes d’un nouvel âge pèsent la bagatelle de 25 kg, soit le poids d’un vélo électrique (très) lourd. Elles coûtent aujourd’hui, selon l’AFP, 7.500 euros à l’achat, avec la perspective de réduire le prix à 3.500 à l’horizon 2020, avance le constructeur. Le projet est aujourd’hui soutenu par l’Ademe.
Ce vélo présenterait toutefois de nombreux avantages, selon le constructeur, par rapport à un vélo électrique à batterie ordinaire : temps de recharge considérablement réduit (3 minutes à la « pompe » à hydrogène, contre 2 ou 3 heures pour un vélo) et autonomie accrue (100 contre 50 km).
Dans les deux cas, c’est zéro émission polluante au point d’usage, et des émissions faibles globalement, selon le mode de production de l’électricité choisi.
Les vélos nécessitent l’installation de bornes de recharge en hydrogène, compliquant le déploiement d’une telle solution à plus grande échelle. La ville de Saint-Lô a ainsi prévu une « station de recharge pour vélo à hydrogène ». L’hydrogène fourni est obtenu par transformation de l’eau de la ville… en utilisant de l’électricité.
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Illustration bannière : Vélo électrique à hydrogène – capture d’écran YouTube