Deux ans jour pour jour après la signature de l’Accord de Paris sur le climat, et à l’appel de la France, une cinquantaine de chefs d’État et ministres étrangers se réunissent à Paris pour discuter du financement de la transition écologique.
Les participants à cette réunion internationale organisée aux portes de Paris sont en train de plancher sur les perspectives d’une réorientation des financements publics et privés afin qu’ils servent le moins possible les énergies fossiles.
Soutien aux énergies fossiles : les États sont pointés du doigt
Des avancées sont attendues sur trois fronts : la fin des soutiens financiers publics aux énergies fossiles (ces dernières étant la cause principale des dérèglements climatiques), le soutien aux pays qui souffrent déjà des conséquences dévastatrices des changements climatiques (les pays du Sud principalement) et la mise en cohérence de l’ensemble des politiques publiques avec l’impératif climatique.
Dans un communiqué commun, Réseau Action Climat, WWF France, France Nature Environnement, Greenpeace, Oxfam et la Fondation pour la Nature et l’Homme, ainsi que plusieurs autres associations, font savoir que les objectifs de l’accord de Paris ne pourront pas être atteints tant que les États continueront à soutenir « les énergies fossiles, les infrastructures climaticides et les fausses solutions ». Les associations appellent les États à mettre un terme au financement des énergies fossiles : la Banque européenne d’investissement et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement sont pointées du doigt, mais aussi des institutions publiques françaises comme la Bpifrance, la Caisse des dépôts et l’Agence française de développement, ne seraient pas encore exemplaires dans ce domaine.
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Onze États européens continueraient à accorder des aides et des niches fiscales aux énergies fossiles
Selon les calculs de l’Overseas Development Institute, l’équivalent britannique de l’Agence française du développement, onze États de l’Union européenne continuent à soutenir financièrement les énergies fossiles à hauteur de 112 milliards d’euros par an. Les associations estiment par ailleurs que les niches fiscales dont bénéficient les exploitants français d’énergies fossiles représenteraient 8 milliards d’euros par an. Selon le communiqué inter-associatif, c’est « autant d’argent qui n’est pas mis à profit pour financer une transition écologique bénéfique à toutes et tous, vers 100 % d’énergies renouvelables, ni pour accroître la solidarité envers les populations les plus vulnérables ».
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Les associations souhaitent que l’État français double son objectif de financements pour l’adaptation aux changements climatiques, afin que 2,4 milliards d’euros par an puissent être récoltés d’ici à la fin du quinquennat, en 2022. Pour rappel, la cible intermédiaire de ces financements est actuellement fixée à 0,55 % du revenu national brut à l’horizon 2022.
Illustration bannière : One Planet Summit – capture d’écran Youtube