Les biocarburants ne font pas l’unanimité, loin s’en faut. Et on comprend pourquoi : l’Europe reconnaissait à demi mot plus tôt cette année que leurs bilans énergétique et environnemental étaient médiocres. De plus, les biocarburants nécessitent l’utilisation de ressources alimentaires pendant que 900 millions d’individus souffrent de la faim dans le monde. Mais il y a du nouveau en matière de biocarburants. Nestlé Oil aurait trouvé une autre source permettant de fabriquer un biocarburant plus respectueux de la planète et des Hommes.
Rouler à la graisse de panga
C’est étonnant mais on roule bien à l’huile de friture, alors pourquoi pas à la graisse de poisson ! Le panga est un poisson à chair blanche, peu goûteux, sans arêtes et très bon marché, qui prospère dans la « Rivière de Boue » qu’est le Mékong. S’il n’est pas le champion de la gastronomie, le panga gagnerait la palme au classement des meilleures empreintes écologiques des poissons d’élevage, selon les experts.
Pour cette raison, la compagnie pétrolière finlandaise Nestlé Oil (très très loin d’être un modèle de vertu mais là n’est pas le sujet) développe un carburant conçu à base de viscères de panga que l’on transforme alors en huile.
Le « pangarburant » permettrait une diminution de la production de GES de l’ordre de 84 % en prenant en compte le cycle de vie dans son intégralité.
Matti Lehmus, vice-président en charge des énergies renouvelables chez Nestlé Oil et plutôt satisfait de cette trouvaille de déclarer : « Cela a du sens au niveau environnemental d’utiliser les sous-produits de diverses industries pour remplacer le pétrole par des produits propres et de qualité ».
Biocarburant à base de graisse animale, en France aussi
Les Mousquetaires se lancent eux aussi dans la bataille des biocarburants, via l’usine Eco-Motion implantée au Havre. La filiale du groupe Intermarché produit ainsi du carburant à partir des graisses animales provenant des abattoirs, boucheries et rayons boucherie de leurs magasins alimentaires ou de leurs centres d’équarrissage. « Cela représente 130 000 tonnes de déchets graisseux par an en France. Notre usine du Havre, la première en France, en recyclera 90 000 tonnes. C’est la première fois que, transformés, ils entreront dans la composition de carburant pour moteurs thermiques pour le transport. » annonce Christophe Bonno, directeur du pôle industriel des Mousquetaires.
Le recyclage des graisses animales devient donc une sérieuse piste de développement pour les biocarburants.
Sources : thegreenweb.com, ouestfrance-entreprises.com
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Sur les biocarburants :