Une récente étude financée par le National Institute of Environmental Health Sciences (NIEHS) américain démontre une fois de plus que vivre dans un environnement pollué pendant la grossesse a des conséquences sur la croissance du futur enfant…
La pollution néfaste pour le foetus
L’exposition à la pollution atmosphérique, déjà accusée d’être responsable de certaines naissances prématurées, de malformations mais aussi de fausses couches, aurait aussi une influence sur le développement cérébral du bébé.
Publiée en août dernier dans la revue Pediatrics, l’étude menée à New York, a suivi les grossesses de femmes habitant dans des quartiers particulièrement pollués : Harlem et le Bronx. Puis, à l’âge de 5 ans, leur progéniture a effectué un test de QI. Résultat : les QI sont de 4,5 points inférieurs en moyenne à celui des enfants non-exposés à la pollution.
Les HAP (hydrocarbures aromatiques polycycliques-polluants toxiques issus de la combustion du charbon, du diesel, de l’essence ou du gaz) sont donc vivement accusés d’altérer le QI des nouveaux nés.
> L’étude a été réalisée sur 249 enfants dont les mamans étaient équipées pendant 48 heures d’un dispositif de contrôle de l’air de leur environnement.
Toutefois, même si des études complémentaires doivent être menées pour confirmer ce constat, les spécialistes espèrent éveiller la conscience des futurs parents mais aussi des professionnels.
Et en France ?
Le lien entre pollution atmosphérique et développement foetal a été constaté pour des femmes de la population générale, à des niveaux d’exposition rencontrés principalement dans les villes françaises de taille moyenne.
Des travaux ont été également menés récemment par des chercheurs de l’Unité mixte Inserm-Université de Grenoble 823 « Institut d’oncologie/développement », en collaboration avec les CHU de Nancy, de Poitiers et des chercheurs de l’Inserm U780 à Villejuif.
L’étude a été portée sur 280 femmes enceintes de la cohorte mère-enfants EDEN, dont la croissance du foetus a été suivie à la fin de chaque trimestre de grossesse et à la naissance.
En milieu de grossesse, les volontaires ont porté un dispositif permettant de déterminer les niveaux de benzène dans l’air. Ainsi, les spécialistes ont pu obtenir des données d’exposition individuelle aux polluants de l’atmosphère.
Grâce à cela, ils ont pu prendre en compte l’exposition des femmes à la pollution, à l’extérieur, mais aussi au sein de leur domicile, sur leur lieu de travail et dans les transports.
Les conclusions de l’étude : la pollution atmosphérique limiterait les échanges entre la mère et le foetus, et donc altérerait la croissance de ce dernier.
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article initialement publié en oct 2009
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