Mercredi 1er octobre 2014, Ségolène Royal présentait aux députés, en ouverture des débats à l’Assemblée nationale, le projet de loi de la transition énergétique pour la croissance verte. Elle s’est en particulier attardée sur le volet concernant le bâtiment et la construction et la rénovation énergétique du bâtiment. Jusqu’ici en mal de dispositifs d’accompagnements, ce dossier devrait bénéficier de la loi sur la transition énergétique sur le point d’être examinée à l’Assemblée pour avancer, ainsi que de la création du Passeport Efficacité énergétique imaginé par le think tank Shift Project.
La loi sur la transition énergétique : vers des habitats durables
Le Gouvernement prévoyait en 2012 de rénover 500.000 logements par an à l’horizon 2017 dans le cadre du plan de rénovation énergétique de l’habitat (PREH) (380.000 logements privés et 120.000 logements sociaux). Ambitieux, ou hors de portée ? Une étude de 2013 réalisée par le Plan bâtiment durable a dénombré 160.000 logements rénovés, alors qu’ils étaient 145.000 en 2012.
« On n’arrivera pas aux 500.000 en 2017. Néanmoins cet objectif reste atteignable par la suite si on se donne les moyens, dès la loi de transition énergétique, de renforcer les dispositifs d’incitation et de décentraliser fortement l’action auprès des régions et des agglomérations », expliquait le président du Plan bâtiment durable, Philippe Pelletier, à propos de cet objectif.
L’UFC Que Choisir avait pointé du doigt dans une autre enquête les dysfonctionnements des dispositifs d’accompagnement. Virginie Schwarz, directrice générale déléguée de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), s’était d’ailleurs prononcée sur le sujet : « Il faut réfléchir à la façon de renforcer le conseil et l’accompagnement des propriétaires », avait-elle admis.
Accélérer la rénovation des bâtiments

Très récemment, Brice Maillié, chef de projet pour le think tank Shift Projet1, enfonçait le clou : « Pour espérer atteindre l’objectif de 500 000 rénovations par an fixé par le gouvernement, le déploiement d’outils performants doit accompagner la mise en place de mesures réglementaires ».
Dans cette optique, le think tank a publié, après un an de travail, son Passeport Efficacité énergétique ayant vocation à être expérimenté par plusieurs régions et grandes agglomérations dès octobre 2014. La sortie de ce passeport, dont Brice Maillié, chef de projet, souhaite qu’il soit intégré au cadre réglementaire, a pour objectif d’accélérer la rénovation des bâtiments.

Grâce au portail internet sur lequel le think tank compte rendre disponibles des outils pédagogiques opérationnels à partir du 30 octobre, les ménages pourront bénéficier d’un accompagnement pour la réalisation de leurs travaux via un audit avec une visite de 4 heures pour les préconisations de travaux, une proposition de plusieurs combinaisons de travaux à l’issue de cet audit suivie d’un échéancier, d’une projection de consommation, d’une estimation budgétaire et enfin la réalisation d’un devis par un professionnel qualifié RGE.