Parfois l’histoire s’accélère. Comme avec cette annonce par la firme de transport de personnes avec chauffeur Uber, qu’elle comptait commander 24.000 véhicules… sans chauffeur justement.
Uber a conclu un accord d’1,4 milliard de dollars pour 24.000 voitures autonomes avec le constructeur Volvo. Cet accord veut que la firme de VTC se fasse livrer ces véhicules sur trois ans à partir de 2019. Ceci correspond à la politique déjà annoncée par la firme qui n’en est pas à sa première innovation destructrice. Uber a déjà commencé à procéder à des tests de véhicules sans conducteurs depuis l’an passé. Ce déploiement serait toutefois à une échelle sans commune mesure.
Volvo se réjouit de cette annonce spectaculaire, ainsi que la firme américaine de transport de personnes, qui vise à réduire ses coûts, en se passant du coût principal : celui du chauffeur.
Aucune autorisation à ce jour
Le déploiement d’autant de véhicules se heurtera dans l’avenir immédiat à des obstacles réglementaires : aucune ville dans le monde n’autorisant la circulation d’autant de véhicules autonomes. Cette situation pourrait toutefois rapidement évoluer, certains pays, notamment le Japon, se préparant à permettre de tels tests.
« Le problème, explique Paul Newton, expert du cabinet de conseil IHS Automotive à la BBC, est que nous n’avons aucune législation dans aucune ville du monde qui permettrait à ce genre de chose de se produire pour le moment », ajoutant : « Nous nous attendons à ce que le Japon soit l’un des premiers à permettre l’automatisation de ‘niveau quatre’, c’est-à-dire où le véhicule effectue la majeure partie du travail, mais toujours en ayant besoin d’un humain avec des commandes de direction au volant ».
Uber teste déjà le modèle XC90 de Volvo en Arizona, à San Francisco et à Pittsburgh aux États-Unis, dans des essais comportant des pilotes à bord des véhicules pour aider à affiner et améliorer leur logiciel.
Les nouveaux modèles commandés par Uber iront plus loin que les véhicules d’essai existants, dans la mesure où ils intégreront des systèmes redondants de freinage et de direction qui leur permettront d’opérer sans pilote de sécurité humain à bord. Il est peu probable que le « niveau cinq », où le véhicule est complètement autonome, toujours selon Paul Newton, soit autorisé dans les délais envisagés par Uber.
Certains doutent qu’Uber puisse mener à bien ses projets dans les délais annoncés, mais l’intention est bien là. Et, à n’en pas douter, se réalisera, annonçant à plus ou moins brève échéance la fin de la profession de chauffeur de taxi.
Illustration bannière : 7 octobre 2017, un taxi autonome Uber dans les rues de Pennsylvanie, aux États-Unis © Steve52