On peut comprendre le désarroi des professionnels de la route qui ont du mal à faire face à la hausse, rapide et forte, du prix des carburants. Cependant, on peut se demander si faire baisser artificiellement le prix du diesel ou de l’essence via des subventions n’est pas une erreur, voire une faute, qui va à contre-sens de l’histoire ?
Subventionner le diesel, c’est repousser le problème
Manifester contre la hausse du prix du pétrole ? Autant manifester contre la météo ou la croissance mondiale. Ne serait-il pas plus efficace d’aller manifester contre ou la Russie, l’OPEP, la Chine et les USA, gros consommateurs. ? Demander à l’État de faire baisser le prix du pétrole n’est-il pas un réflexe d’un autre temps, reflet d’une vision économique tronquée ?
Plus sérieusement, faire baisser le prix du diesel par des subventions, c’est encourager les professionnels de la route à continuer à conserver leurs habitudes de consommation. Ne serait-il pas plus utile d’aider ces professionnels à s’adapter, c’est-à-dire à adopter des pratiques moins gourmandes en pétrole ?
Le même montant d’argent public serait plus utilement consacré à aider les taxis à acheter des véhicules électriquesou bien aider les horticulteurs à installer des panneaux solaires.
L’Etat doit aider à s’adapter, pas à prolonger le tout pétrole
En tant que contribuable, cela me frustre de subventionner des professionnels de la route qui cherchent à prolonger l’inéluctable déclin de leurs polluants moteurs diesel et d’encourager une économie qui repose sur le tout pétrole. Mais je reconnais que la vitesse de la hausse des prix a laissé peu de possibilité à beaucoup d’entreprises de transports, de pêche ou de taxi de s’adapter.
L’Etat plutôt que de « pousser le tas de sable devant nous » peut avoir un rôle essentiel en aidant les acteurs économiques à s’adapter, adapter leurs équipements, plus rapidement et plus fortement qu’ils ne le feraient spontanément.
L’argent public, via des subventions ou la fiscalité, peut donner d’efficaces coup de pouce, par exemple, aux chaufferus de taxi qui changeraient de véhicules pour adopter des véhicules beaucoup moins gourmands. Tant pis pour ceux qui ne voudraient pas changer, tant mieux pour ceux qui comprennent que changer est la seule voie pour s’adapter au prix du pétrole durablement très élevé.
Alors, non aux camionneurs et aux taxis qui nous coincent dans des bouchons. Ils manifestent contre leur propre intérêt et se trompent d’interlocuteur.
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Essence ou diesel ? lequel pollue le plus ?