Passer la vitesse maximale autorisée de 90 à 80 km/h sur les routes nationales et départementales permettrait-il de réduire le nombre de morts sur la route ? Certains pensent que oui, d’autres non. Une chose est néanmoins certaine : cette mesure aurait un impact positif sur l’environnement.
Face à l’augmentation du nombre de morts sur la route, la Sécurité routière envisage de mettre au point une nouvelle limitation de vitesse. Elle a d’ailleurs adressé une note aux préfets afin de présenter les arguments en faveur de cette mesure.
Limitation de la vitesse à 80 pour limiter le nombre de morts en augmentation depuis 3 ans
Malgré le renforcement des mesures de sécurité routière, le nombre de morts sur les routes ne diminue pas. Au contraire, il augmente depuis 3 ans. Ainsi, en novembre 2017, 281 personnes ont été tuées contre 258 à la même époque en 2016, ce qui représente une hausse de 8,9 %.
Dans une note envoyée aux préfets, la Sécurité routière a confirmé l’augmentation croissante du nombre de morts : +3,5 % en 2014, +2,3 % en 2015, +0,5 % en 2016. Face à ce constat, elle a donné des arguments en faveur de la baisse de la vitesse maximale autorisée (vma) sur les routes à double sens ne disposant pas de séparateur central. C’est pourquoi elle propose que les véhicules roulent à 80 km/h maximum sur les routes bidirectionnelles nationales et départementales, contre 90 km/h actuellement.
La réduction de la vitesse aurait un impact positif sur l’environnement et le porte-monnaie
Cette mesure permettrait « d’orienter durablement la courbe de la mortalité routière à la baisse » et de sauver entre 200 et 400 vies par an. Autre avantage : un réel impact sur l’environnement, avec -30 % d’émissions de gaz polluants et une réduction de la consommation de carburant (15 % selon Bison Futé) qui permettrait aux automobilistes d’économiser « 120 euros par an en moyenne ».
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Selon Airparif, qui surveille la qualité de l’air en Île-de-France, « Si on s’en tient seulement aux courbes à l’émission, ce qu’émet un véhicule en fonction de sa vitesse, cela a potentiellement un impact assez positif » rapportent nos confrères de LCI. « D’un point de vue épidémiologique, vous n’avez pas d’effets de seuil sur certains polluants tels que les particules, c’est-à-dire que chaque baisse, infiniment petite soit-elle, a un impact direct et positif sur la qualité de l’air et sur la santé ».
Une mesure qui ne fait pas l’unanimité
La réduction de la vitesse sur certaines routes est une piste sérieusement envisagée. Lors d’un déplacement en Seine-et-Marne, Édouard Philippe, le Premier ministre, a d’ailleurs déclaré qu’il se montrait favorable à cette mesure « à titre personnel » et que la décision serait prise en janvier 2018 lors du Comité interministériel de la sécurité routière.
Néanmoins, certains ne sont pas convaincus de l’efficacité de cette baisse de vitesse maximale autorisée. C’est le cas de l’association 40 millions d’automobilistes, qui estime que cela « augmentera encore le nombre d’automobilistes flashés et remplira les caisses de l’État ». L’association cite l’exemple du Danemark, où la vitesse a été augmentée à titre expérimental, ce qui a entraîné une baisse de la mortalité.
Illustration bannière : Panneau de limitation de vitesse © Nikola Barbutov