Alors qu’en France, la corrida a été retirée du patrimoine culturel immatériel français, en Espagne le premier lâché de taureaux a eu lieu ce jeudi 7 juillet à l’occasion de la San Fermín, une fête traditionnelle où les hommes majeurs pourchassent et se font pourchasser par des taureaux dans les rues de la ville de Pampelune.
Une fête centenaire…
La San Fermín n’est pas une fête célébrant le saint patron de la ville de Pampelune qui est Saint Saturnin, mais célébrant un chef militaire qui vécut à Pampelune avant de se faire convertir par un religieux originaire de Toulouse, Saint Saturnin.
Depuis sa création au Moyen Âge, la fête fut rythmée par les processions religieuses et les corridas. Cette fête est d’ailleurs connue pour son encierro, qu’on connait plus comme le lâcher de taureaux dans les rues de la ville et qui a lieu tous les matins du 7 au 14 juillet à 8 heures.
Sur plus de 800 mètres, les taureaux sont lâchés et accompagnent des hommes majeurs jusque dans les corrales (les étables) attenantes aux arènes afin d’être combattus dans l’après-midi et tués lors de corridas.
Une fête contestée
Ce sont justement ces encierros qui sont contestés par les protecteurs de la cause animale et qui se finissent par la mise à mort de l’animal sur la place publique à coup de décharges électriques et de baguettes effilées. Une mise à mort qui dure une quinzaine de minutes en moyenne.
Les activistes sont de plus en plus nombreux à dénoncer cette fête qui amène à tuer une cinquantaine de taureaux durant les festivités.
Chaque année, avant le début de la San Fermín, une centaine de manifestants se déplacent afin de dénoncer ce massacre, souvent en se mettant en scène en partie dénudés avec de la peinture rouge pour représenter le sang rouge qui coule lors de la mise à mort de l’animal. Surtout que ces manifestants estiment que les participants à la San Fermín peuvent très bien faire la fête sans corrida et soulignent le fait qu’ils ne sont pas contre la fête en soi, mais contre la cruauté faite aux animaux lors de cette fête.
AnimaNaturalis, en partenariat avec la Peta, qui proteste contre la maltraitance des animaux, ajoute : « nous voyons ceci comme une injustice vitale contre les droits des animaux et ça nous dérange de maintenir la corrida pour attirer des touristes qui viennent justement à Pampelune parce que dans leurs pays d’origines, maltraiter des animaux est totalement interdit », selon Aída Gascón, directrice de l’association en Espagne.
Des manifestations qui, pour le moment, n’ont pas fait changé les règles de la San Fermín puisque les encierros ont encore lieu et attirent toujours autant de personnes prêtes à défier les taureaux.