Une convention internationale entre marchés de consommateurs et pays à bas coûts
USA et Union européenne pourraient, en collaboration avec l’OIT et dans le cadre de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), proposer à l’ensemble des pays industriels à bas coûts d’adhérer à une convention internationale.
Cet accord prévoirait essentiellement de subordonner l’exportation vers les deux plus grands marchés de consommateurs, à l’obligation de rémunérer, selon une norme minimum mondiale négociée, les personnels qui fabriquent ces produits ou fournissent ces services. Il conviendrait de déterminer dans la concertation, un montant de salaire suffisamment ambitieux pour faire évoluer la situation salariale de nombreux ouvriers dans le monde mais assez raisonnable et modéré pour être agréé par le plus grand nombre de pays exportateurs.
Lire le reportage photographique sur les tanneries toxiques d’Hazaribagh © Pascal Mannaerts
Une discussion entre les principaux marchés de consommateurs et l’ensemble des pays exportateurs, pourrait s’engager autour de la base suivante, qui néanmoins, ne constituerait qu’une étape vers une harmonisation salariale.
- Un salaire minimum mondial mensuel net de 400 euros ou 500 dollars pour les ouvriers fabriquant des produits ou les employés fournissant des services destinés à l’exportation principalement vers les deux plus grands marchés de consommateurs que sont l’UE et les USA.
- Seraient concernés : des pays d’Asie, d’Amérique du Sud, d’Afrique et d’Europe. Les pays de l’Union Européenne (UE) qui ne garantissent pas de salaire minimum ou dont le montant est inférieur au seuil préconisé, devraient également se plier à cette règle pour exporter vers les autres pays membres de l’UE ou les USA.
Il appartiendrait ensuite à chacun des États participants de légiférer pour faire appliquer dans les entreprises locales et étrangères les dispositions décidées lors de la convention et encadrant la rémunération des personnels travaillant pour l’exportation.
Une augmentation salariale sans augmentation de prix
Il est possible d’envisager une augmentation salariale sans majoration du prix pour le consommateur. Il serait parfaitement possible, dans l’ensemble des secteurs industriels, de rémunérer plus correctement les personnels qui produisent des articles destinés à l’exportation, sans majoration de prix au consommateur. Ou à peine : la diminution de profits n’avoisinerait le plus souvent, que quelques dizaines de cents ou d’euros pour les articles plus chers.
Ainsi, le coût en main d’oeuvre d’un smartphone n’excède en général pas 2 à 5 % du prix de vente, tandis que celui d’une paire de baskets de marque oscille entre 1,5 et 3 % du prix en boutique.
Pour en savoir plus :
Illustration de bannière : salaire minimum mondial © Khongtham