Il y a plusieurs sortes de rougets-barbets : certains rougets-barbets ne sont globalement pas menacés ; ; d’autres sont « feu orange » car on n’en connaît pas bien les stocks. Nous plaçons cependant le rouget dans notre liste Feu Vert des poissons à consommer « sans crainte » car il est à la fois un met très apprécié depuis l’Antiquité (les Romains en raffolaient) et un poisson qui n’est pas au bord de l’extinction.
A quoi ressemble le rouget-barbet ?
Il y a 2 types principaux de rougets en France : les rougets-barbets de roche, Mullus Surmullus, à la robe aux couleurs vives (appelés aussi surmulets), et les rougets de vase, Mullus barbatus, de couleur beaucoup plus terne. Le rouget-barbet tire son nom d’une longue paire de barbillons mentonniers : ces barbillons sont dotés de récepteurs tactiles et gustatifs, avec lesquels le rouget – qui est un poisson carnivore – peut ainsi toucher et goûter ses proies avant de les dévorer. Son corps est le plus souvent de couleur rose à orangé, parfois rougeâtre. Le rouget a une tête fine qui le distingue du rouget grondin. Il possède aussi deux nageoires dorsales nettement séparées.
Rouget-barbet (de vase) = Mullus barbatus
Rouget-barbet (de roche) = Mullus surmuletus
Le rouget-barbet vit sur fonds rocheux et sablonneux à faible profondeur (de 10 à 300 mètres de profondeur) dans l’océan Atlantique depuis les côtes de Norvège jusqu’aux côtes ouest africaines et dans tout le bassin méditerranéen.
Le rouget-barbet est-il menacé par la surpêche ?
Les zones de pêche du rouget-barbet
On peut répondre : non mais …. car, même si l’état des populations de rougets-barbets est mal connu, le WWF Suisse a placé le rouget-barbet de Manche et de Mer du Nord dans sa liste rouge des espèces à éviter. Il serait bon également d’éviter le rouget de Méditerranée, qu’il soit sauvage ou d’élevage, ou sinon privilégier le rouget de Corse, de Sardaigne et des Baléares.
Ainsi, il faudrait privilégier le rouget-barbet d’Atlantique en attendant que la mission Nespman d’évaluation européenne nous donne une meilleure estimation de l’état de l’espèce (1).
La pêche au rouget en France et dans le monde
Historiquement pêché par les Espagnols en Méditerranée et le golfe de Gascogne, le rouget-barbet de roche fait depuis 1990 l’objet d’une pêche bien plus intensive en mer du Nord et en Manche. Ce sont surtout les chalutiers boulonnais qui de nos jours réalisent le gros des quelque 1200 tonnes de rouget-barbet pris chaque année(2). Mais il y a de nombreux ports tout le long de notre littoral qui le pêche aussi, notamment en Bretagne ou Normandie, de la fin du printemps jusqu’à l’automne.
- Au niveau mondiale, selon l’Ifremer et la FAO, les captures mondiales sont passées de 800 tonnes en 1950 à 14 500 tonnes 50 ans plus tard. L’explosion de la pêche au rouget-barbet s’est surtout faite de 1981 (2 879 t) à 1992 (14 001 t). Depuis 1991, la pêche mondiale se stabilise entre 13 et 15 milliers de tonnes. (3)
La valeur commerciale du rouget-barbet reste élevée et explique pourquoi en Manche/Sud mer du Nord, son prix moyen (au débarquement) est inférieur à celui de la sole, mais supérieur à celui d’autres poissons qui sont encore plus pêchés (cabillaud (feu rouge), plie (feu rouge), merlan (feu vert)).
- Le rouget-barbet est surtout péché au chalut de fond, ainsi qu’au filet. Il est également parfois capturé dans les dragues à coquillages. L’été, il est également capturé avec des filets maillants appelés “ filets à rougets ”.
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