Grosse arnaque à l’heure de l’apéro : des millions de bouteilles de rosé espagnol ont été vendues avec des étiquettes françaises, plus vendeuses.
Comment est-ce possible ? Des millions de litres de rosé espagnol ont été vendus pour du vin français.
Des étiquettes (presque) françaises
Au total, selon une enquête de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), ce sont plus de 70.000 hectolitres de vin rosé espagnol qui auraient été vendus sous des étiquettes de vin français. Soit l’équivalent de dix millions de bouteilles…
Un petit rosé de Provence… de Malaga ? ©AnastasiaNess
Pourquoi une telle « francisation » du vin rosé, la star des vins d’été ? Tout simplement parce que, là où un vin rosé espagnol se vend 0,34 euros/litre, le rosé français se négocie 0,75 à 0,90 euros/litre. Une différence du simple au double qui aiguise les appétits. Si « des manquements graves » ont été relevés, « pouvant porter sur de grands volumes », « les contrôles ont montré que la réglementation était correctement appliquée dans la majorité des cas », tient à préciser la DGCCRF.
Le vin espagnol dans un cas de contrôle sur cinq
« Des vins espagnols étaient revendus en vrac en tant que ‘vin de France’ voire en usurpant un nom d’origine française protégée », a expliqué la DGCCRF. Dans près d’un établissement contrôlé sur cinq, le rosé présenté comme français était en fait espagnol. Sur les 743 établissements contrôlés, 22 % des établissements contrôlés présentaient une anomalie d’étiquetage, souvent en jouant sur le flou : des étiquettes arborant des drapeaux français, des fleurs de lys, des châteaux aux noms bien locaux, sans oublier la mention « mise en bouteille en France », qui ne garantit en rien que le vin soit français.
Alors que la France est le deuxième producteur de vin au monde, la secrétaire d’État à l’Économie Delphine Gény-Stephann a demandé à la répression des fraudes de poursuivre régulièrement ses contrôles dans le secteur. Lorsqu’un cas de fraude est détecté, aux injonctions de mises en conformité succèdent les procès-verbaux, voire une procédure pénale pour tromperie.
Illustration bannière : Rosé en Provence – © AnastasiaNess