Porteuse d’immenses espoir de la part du groupe Nissan-Renault, leader mondial des voitures électriques, la Zoé, petite citadine électrique de Renault, a connu un démarrage très médiatisé mais assez lent concernant les ventes. Le Zoé reste pourtant la figure de proue de la stratégie tout-électrique de Renault.
Zoé – Un démarrage modeste
En 6 mois la Zoé n’a pas provoqué de raz-de-marée, avec des ventes « qui viennent de passer la barre des 6.000, dont 4.140 unités en France à fin août ». Cela reste très très peu au vu des 287.500 voitures vendues par Renault depuis le début 2013 (sur un marché total de 1,16 million de voitures particulières vendues en France). Plus préoccupant, les ventes de Zoé ont baissé pour le second mois de suite, (198 voitures en août).
Pas de boom des ventes faute de bornes
Officiellement il n’y a pas d’objectifs de vente de Zoé de la part de Renault. La marque fait d’ailleurs un commentaire rassurant : « C’est un bon démarrage. Il n’y a pas d’explosion, mais un développement progressif, chose que nous anticipions, vu la rupture technologique », explique Vincent Carré (1).
Malgré une très solide première place sur le marché électrique français (73 % de part d’un marché de 5.674 ventes), on voit mal comment Renault va pouvoir atteindre son objectif de vente, avec l’alliance Nissan – 5 millions de véhicules électriques à horizon 2016. Et le dirigeant voit le marché capter 10 % des ventes automobiles en 2020. (2)
Un succès qui sera long à venir
Renault y croit toujours et quelques signes positifs pourraient lui donner raison :
– il faut remarquer que la Prius hybride de Toyota ne s’était vendue qu’à 2000 exemplaires en France lors de sa première année
– les ventes sont bien réparties sur toute la France : « Les ventes affichent la même ventilation géographique que nos autres modèles, comme 20 % d’acheteurs en Ile-de-France, ce qui montre qu’on n’est pas uniquement dans un public urbain. Par ailleurs, 60 % des acheteurs sont des particuliers, ce qui prouve le bon écho auprès du grand public »
– Le vrai frein propre au marché de la voiture électrique est le manque de bornes de recharges qui fait peur à un automobiliste (malgré une distance moyenne quotidienne réellement parcourue très inférieure à l’autonomie de la voiture). « On a une très bonne voiture, mais maintenant, il faut que les pouvoirs publics accélèrent le déploiement de charge », affirme Christophe Ferreyra, président du groupement des concessionnaires Renault. Au fur et à mesure que les bornes vont se déployer, les réticences des acheteurs se lèveront.
– Point important, enfin, Renault va commercialiser un câble permettant de brancher sa voiture sur une prise standard, (3) Jusqu’alors, le conducteur de Zoé devait faire installer une « wall-box »(4)
Le succès de la voiture électrique sera donc une histoire de longue haleine. Heureusement le démarrage lent de la Zoé est largement compensé par le succès de la Clio 3 et de la Clio 4. Une bonne nouvelle en attendant de pouvoir rentabiliser son investissement de 4 milliards dans la voiture électrique.
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Sur la voiture électrique :
(1) Directeur commercial des ventes électriques de Renault
(2) A ce jour, Renault et Nissan n’ont vendu que 100.000 voitures électriques, dont 60 % de Leaf, la citadine de Nissan
(3) Sous réserve que la prise soit certifiée. Son prix n’est pas encore fixe ; il devrait se situer au niveau de ceux commercialisés pour les Kangoo et Fluence ZE (478 euros).
(4) Prix de la wall box : 800 euros ; auquel il faut ajouter le prix de la Zoé (13.700 € après déduction du bonus gouvernemental) ainsi que la location de batteries (79 €par mois).