Le chant des oiseaux est impacté par le réchauffement climatique qui réduit sa variété et son intensité à mesure que des espèces disparaissent.
Vous avez l’impression que, depuis quelques années, le printemps est moins marqué par la joie apportée par le chant des oiseaux ? Que vous entendez moins de « cui-cui », moins de variété ? On vous rassure un peu : ce n’est pas votre ouïe qui est en cause. Malheureusement, c’est pire que ça : le problème est général et, une nouvelle fois, c’est la faute au réchauffement climatique.
Le chant des oiseaux se fait moins varié et plus silencieux
Publiée dans la revue Nature Communications le 2 novembre 2021, une étude a analysé l’évolution du chant des oiseaux dans près de 200.000 lieux en Amérique du Nord et en Europe(1).
Les informations ont été recoupées avec les enregistrements réalisés par les associations ainsi que les recensements de près de 1.000 espèces de volatiles, sur une durée de 25 ans, pour en arriver à une conclusion dramatique : les oiseaux chantent moins.
Plus précisément, les chants des oiseaux, qui font partie intégrante de notre lien avec la nature et agrémentent les balades de printemps et d’été (mais pas seulement) est moins varié et, surtout, moins fort. Les oiseaux se font donc plus silencieux, à cause de la perte de certaines espèces.
« Nous avons découvert un déclin généralisé dans la diversité acoustique et l’intensité des sons de la nature, porté par les changements dans la composition des populations d’oiseaux », a déclaré le professeur Simon Butler, co-auteur de l’étude, sur le site de l’Université d’East Anglia.
Un orchestre pourtant bien rôdé – © ALEXEY FILATOV
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Un risque pour le lien entre les humains et la nature
Ce changement, qui a été déduit par la reconstruction des environnements sonores, est lié à la modification dans les populations d’oiseaux. Or, cette dernière, souligne le professeur Simon Butler, est « une réponse au changement climatique » : c’est donc bien le réchauffement climatique qui est à l’origine de cette perte de variété et d’intensité dans les sons de la nature.
Pour les auteurs, cette dégradation de l’environnement sonore, alors que les sons sont une des principales interactions Nature-Homme, pourrait avoir des conséquences sur la santé et le bien-être. Mais ce n’est pas tout : la perte de cette variété conduit à une moins bonne conscience de l’humain de la nature l’entourant, et donc « nous commençons à nous rendre moins compte et à moins nous inquiéter de sa dégradation ».
Illustration bannière : Laissez-nous chanter ! – © Bachkova Natalia