Le gouvernement français s’efforce à nouveau de réglementer les dénominations de type steaks végétaux et autres termes de boucherie pour les produits alimentaires à base de protéines végétales.
Cette nouvelle tentative d’interdire les termes comme steaks pour les produits végétaux intervient un an après que le premier décret en la matière ait été suspendu par le Conseil d’État en raison de son manque de précision.
De nombreux termes de boucherie bientôt interdits pour les produits végétaux ?
Nouvelle tentative législative d’interdire les dénominations « steak », « jambon », « escalope », « lardons », « rillettes » ou encore « knacks » lorsqu’il s’agit de produits végétaux… Selon les informations du média L’Informé, puis du site Contexte, qui l’a ensuite publié, le gouvernement français a notifié, le 23 août 2023, un nouveau texte à la Commission européenne. Le nouveau projet de décret vise à définir une liste exhaustive de termes interdits.
Les précédentes démarches du gouvernement français visant à interdire l’utilisation de termes de boucherie pour désigner des produits végétaux n’avaient pas abouti. En 2022, un décret avait été publié à cette fin, mais il avait été suspendu par le Conseil d’État en raison de son manque de précision dans la définition des termes visés. Le nouveau projet de décret, soumis à la Commission européenne en août 2023, cherche à rectifier cette lacune en proposant une liste exhaustive d’une vingtaine de termes interdits pour la désignation de denrées alimentaires à base de protéines végétales. Si certains termes comme « paleron » ou « hampe » ne devraient pas perturber le secteur des substituts à la viande, l’interdiction des appellations telles que « steak », « jambon » ou « escalope » pourrait avoir des conséquences plus marquées.
L’avènement des alternatives végétales, une réponse à un vrai problème
Face aux enjeux environnementaux et de santé liés à la consommation de viande, les alternatives végétales gagnent en popularité. Le marché des protéines alternatives connaît une croissance progressive (bien que les ventes ne représentent encore qu’une fraction du secteur alimentaire). Les gammes de substituts à la viande se sont diversifiées, offrant aux consommateurs la possibilité de changer leurs habitudes alimentaires sans modifier leurs pratiques culinaires. Le prix élevé et la transformation de certains produits végétaux demeurent toutefois des obstacles à leur adoption. Quant aux Français, ils semblent fortement attachés à la viande traditionnelle.
Par ailleurs, le projet de décret soulève des questions sur les potentiels freins au changement alimentaire, notamment en l’absence de volonté politique pour promouvoir une alimentation végétale moins transformée. Alors que le débat se poursuit quant à la réglementation des termes de boucherie pour les produits végétaux, reste à voir comment la France s’inscrira dans la tendance mondiale visant à végétaliser davantage nos assiettes.
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