Porte-containers : un gros risque environnemental
Car le second et le plus grand des risques concerne l’environnement. Tout d’abord, pour un porte-container, comme pour un A380 dans les aéroports, il faut faire des travaux pour les accueillir : creuser des bassins plus larges et plus profonds, les fonds doivent être dragués ce qui nuit aux écosystèmes locaux.
Un porte-container géant, s’il fait naufrage, peut non seulement disperser ses milliers de boîtes de marchandises avec leur contenu hétéroclite et polluant, mais peut également provoquer une marée noire.
Ses réservoirs contiennent de 10 à 15.000 tonnes de fioul et la plupart du temps, un « camion des mers » transporte des produits chimiques, des matières explosives ou radioactives. Bref, un accident de porte-container disperserait dans la mer une marée « grise » de déchets en tous genres : la nature, la faune et les autres navires seraient en danger.
Ce risque est-il théorique ?
A en croire certains experts, pas du tout car au-fur-et-à mesure que la flotte des porte-containers vieillit, ces navires surdimensionnés montrent qu’ils vieillissent mal. Leur structure laisse apparaître des micro-fissures et des signes de vieillissement qui les fragilise.
Déjà en 1997, près des Açores, on avait vu un navire se casser, le MSC Carla. En 2007, un autre accident du même type s’est produit avec les MSC Napoli. Idem, l’été 2012 avec l’accident du MSC Flamina.
Alors faut-il vraiment s’alarmer et entraver la croissance du commerce mondial en restreignant la croissance des porte-containers ? Comme le souligne l’association écologiste Robin des Bois en pointe sur ce sujet, un porte-container représente un risque industriel, un risque Seveso. Il y a peu de risque qu’un accident se produise, mais il est probable qu’il s’en produise un un jour ou l’autre et il sera d’une très grande gravité.
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(1) Marc Levison, «Comment le porte-conteneur a changé le monde », Ed. Max Milo 2011.