Avez-vous déjà entendu parler du concept de polyamour ? Dans notre société où la norme est la monogamie, les polyamoureux choisissent de vivre plusieurs amours simultanément, honnêtement et librement. Il n’y a plus un(e) mais des princes(-ses) charmant(e)s. Décryptage.
Polyamour : définition
Le mot polyamour (« polyamory » en anglais) a été créé au début des années 1990. Il vient du grec poly, signifiant « nombreux », et du latin amor, signifiant « amour ». Être « polyamoureux », c’est donc avoir de multiples relations amoureuses en même temps, souvent engagées, dans le cadre d’un accord mutuel entre les personnes impliquées.
En France, les « polys », comme on les appelle aussi, représenteraient aux alentours de 2 % de la population (environ 5 % aux États-Unis). En comparaison, environ 7 % des Français seraient échangistes, selon un sondage Ifop de 2010. Le libertinage séduit d’ailleurs de plus en plus de Français.
Françoise Simpère, journaliste et auteure de romans, et qui se revendique polyamoureuse depuis les années 1970, qualifie joyeusement le polyamour de lutinage : « le lutinage veut concilier la nécessité d’un pôle stable, où les enfants n’ont pas à assumer les aléas sentimentaux de leurs parents, avec le besoin de s’enrichir affectivement, intellectuellement et sexuellement avec des amants qui apportent chacun leur propre univers ».
Pour ou contre le polyamour ? Les éléments du débat
À ce stade de la lecture de cet article, vous vous sentez certainement (rayer les mentions inutiles) : attiré par le concept, un peu déboussolé, ou carrément sceptique…
Nous sommes tous uniques. Certains d’entre nous sont 100 % monogames, d’autres privilégient l’adultère (passager ou sur le long terme) lorsqu’ils ont des envies d’ailleurs, et d’autres encore s’orientent vers une ouverture du couple honnête et sincère. Les partisans et détracteurs apportent les arguments suivants au débat.
Les pour
La transparence
L’Ifop nous apprend que l’infidélité est en nette progression depuis les années 1970 : plus d’un homme sur deux (55 %) et près d’une femme sur trois (32 %) admettent avoir été infidèles. Les polyamoureux pensent donc que le corps de l’autre lui appartient et qu’il est libre de vivre une relation romantique à l’extérieur du couple. On ne serait ainsi pas obligé de tout se raconter, mais on est invité à être heureux de voir la personne que l’on aime s’épanouir en toute liberté, tout en continuant à choisir de partager sa vie en commun.
Des relations de qualité
Il ressort d’un article de Live Science, relatant les conclusions de psychologues américains qui se sont penchés sur le polyamour, que les polys possèdent certaines qualités d’honnêteté, d’ouverture et de communication, qualités auxquelles tant monogames que polygames pourtant aspirent. Vivre plusieurs relations amoureuses simultanément n’est en effet pas simple. Cela nécessite de beaucoup se parler et de dévoiler ses sentiments en toute confiance et bienveillance. Il est également nécessaire d’apprendre à gérer ses émotions, notamment la jalousie, pour vivre ces relations sereinement.
Moins de divorces
Voici le témoignage d’Audren, devenu polyamoureux il y a trois ans après avoir découvert la relation extraconjugale de son épouse, comme il l’explique sur son blog. Toujours amoureux, sa femme et lui ont décidé d’ouvrir le couple, et ils en sont satisfaits, comme en témoigne Audren : « Elle m’annonce qu’elle en aime un autre. Elle est heureuse et toujours amoureuse de moi, et puis je l’aime trop pour jouer au jaloux ».
Même lorsqu’ils aiment encore leurs partenaires, la plupart des gens divorcent lorsqu’ils rencontrent quelqu’un d’autre. Sous le coup de la passion, ils détruisent leurs foyers et ce qu’ils avaient passé des années à construire. Et si notre coeur était assez grand pour aimer plusieurs personnes à la fois, est la question qu’ils invitent à se poser.
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