Polyamour, les contre
Une manière de se protéger ?
Existerait-il une culpabilité inconsciente liée à la sexualité, même en l’absence d’adultère ? Née de l’Œdipe, cette culpabilité serait la réalisation symbolique d’un désir incestueux (étonnant mais je vous laisse vous faire votre propre avis). « En multipliant les partenaires, les polys cherchent peut-être à s’en protéger, à éloigner la figure parentale ou fraternelle tant désirée », remarque le psychiatre, psychanalyste et thérapeute de couple, Éric Smadja.
Une façon également de moins souffrir des affres de la passion et de la jalousie ? « En diffractant leur couple, les polyamoureux évitent une symbiose vécue comme dangereuse, mais limitent aussi tout ce qui fait la relation conjugale : sa densité, son degré d’invasion, de dépendance… », suggère également Éric Smadja.
Vivre cachés
Les polys ne sont pas forcément vus d’un bon oeil dans une société pas toujours ouverte et tolérante.
Le pluri peut être monogame de temps à autre, contrairement au monogame pour qui il n’y a qu’un seul modèle possible. On peut vivre tout selon les périodes de la vie. C’est beaucoup une question d’acceptation sociale. Dans les années 1960, les divorcés ont été mis à l’index… comme les pluri aujourd’hui. Mais dans cinq ou dix ans, si le monde change comme je l’espère, ce ne sera plus hors-norme.
Françoise Simpère
Lorsqu’ils vivent leur concept au grand jour, les polys peuvent faire peur. « Quand certaines me disent « ne touchez pas à mon mari », je leur réponds de ne pas s’inquiéter, j’emprunte mais je rends toujours les maris », nous explique Françoise Simpère avec humour.
Il n’y a pas de secret, l’amour est toujours compliqué, à deux ou plus
Oui, c’est vrai, Audren divorce aujourd’hui. Preuve que le polyamour ne marche pas, diront certains. Mais lorsque l’on constate qu’un couple sur deux divorce à Paris, un sur trois en province, peut-on considérer que la monogamie ne fonctionne pas non plus ?
Finalement, et si nous décidions, chacun d’entre nous, d’adopter la solution qui nous convient le mieux, en toute fidélité avec nous-mêmes ? Et de laisser les autres vivre leurs vies comme ils l’entendent, pour un monde plus tolérant et ouvert ?