La pollution marine VS le poisson…robot !

Rédigé par Consoglobe, le 23 Mar 2009, à 15 h 10 min

Des scientifiques britanniques ont élaboré un modèle de poisson-robot, capable de se déplacer de façon autonome pour détecter les sources de pollution en milieu aquatique.

Les chercheurs s’en sont remis à "l’incroyable efficacité énergétique" du poisson, fruit de plusieurs centaines de millions d’années d’évolution, pour mettre au point la forme de leur prototype.

En effet, les poissons intéressent notamment pour leur efficacité et leur manoeuvrabilité :

  • l’efficacité : pour nager, les poissons déforment leur corps, ce qui crée des tourbillons autour de celui-ci. C’est en s’appuyant sur ces vortex que les poissons sont capables d’accélérations fulgurantes.
  • la manoeuvrabilité : un poisson peut faire demi-tour sur 1/10e de sa longueur, sans perdre de vitesse, alors qu’un sous-marin a besoin de 10 fois sa longueur en ralentissant de moitié pour faire la même chose.

Le thon, par exemple, est connu pour sa rapidité, le brochet pour ses accélérations et l’anguille pour sa façon de se faufiler partout. Une carpe peut faire demi-tour en une demi-seconde

Imiter tous ces comportements avec des systèmes robotisés est un véritable défi et nécessite de mieux connaître la biomécanique de la nage et les caractéristiques hydrodynamiques des poissons.

Les chercheurs essayent de se baser sur ces facultés pour améliorer les performances de véhicules sous-marins autonomes en utilisant de nouvelles formes de propulsion.
 
Conçu par l’équipe du professeur Huosheng Hu de l’université d‘Essex, le poisson-robot, d’un coût de 20.000 livres, peut se déplacer à une vitesse maximum d’un mètre par seconde. Il devrait être opérationnel d’ici à 2010.

« L’espoir est que cela puisse prévenir des rejets potentiellement dangereux dans la mer, avant que des fuites non détectées ne s’aggravent avec le temps », explique M. Hu.
 
Long d’environ 1,5 mètre, le poisson ressemble à une carpe. Il sera équipé de détecteurs chimiques pouvant identifier des sources de pollutions : fuites de carburant provenant de navires, produits chimiques dilués dans l’eau, par exemple.

Ces robots pilotes pourraient  aussi évoluer librement dans les rivières, où ils auront pour tâches de reproduire les différents endroits pollués sur une carte en 3D, permettant aux opérateurs de déterminer la meilleure façon de nettoyer la zone.
 
Par ailleurs, il n’est pas télécommandé mais dispose de ses propres capacités de navigation. Il doit retourner à son port d’attache toutes les huit heures, quand il a épuisé ses batteries.

Les scientifiques auraient réussi à développer chez ces robots (au nombre de cinq, pour l’instant), "une intelligence de groupe" leur permettant de travailler comme une équipe sans intervention humaine. 

Les machines pourraient ainsi communiquer ensemble grâce au Wi-Fi, également utilisé pour transmettre les données récoltées concernant les zones polluées qu’elles auront trouvées.

« Si utiliser des bancs de poissons-robots pour détecter la pollution dans les ports semble sortir tout droit de la science-fiction, il y a des raisons très pratiques pour choisir cette forme », a souligné Rory Doyle, directeur de recherche scientifique chez BMT Group.

Ils peuvent contrôler, analyser, identifier le niveau ainsi que le type de pollution rencontré. De plus, ils imitent à la perfection les mouvements des "résidents".

Cinq poissons-robots de ce modèle doivent donc être mis à l’eau dans le port de Gijon, dans le nord de l’Espagne, dans le cadre d’un projet de recherche fondé par la Commission européenne.

Le projet s’étendra par la suite, s’il s’avère concluant, à d’autres étendues d’eau comme des lacs ou des rivières.

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Article rédigé par Elwina, mars 2009

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