La pollution atmosphérique est un phénomène de plus en plus inquiétant. En fin d’année dernière, les experts nous apprenaient qu’elle était à l’origine de 430 000 morts en Europe. Il y a quelques jours, un impressionnant nuage de pollution engloutissait la ville de Shanghai. La densité de particules de 2,5 microns de diamètre a dépassé les 273 microgrammes par mètre cube. Un niveau qualifié de très mauvais par l’ambassade américaine.
La Chine victime de son succès
L’Empire du Milieu est en pleine ascension. Mais en atteignant le rang de super puissance industrielle mondiale, la Chine bat également tous les records en matière de pollution. Lors des Jeux Olympiques de 2008, la Chine avait du imposer des restrictions pour rendre l’atmosphère un peu plus respirable ! Le plan de contrôle de la pollution atmosphérique visait à restreindre fortement la circulation automobile et limiter les émissions des usines.
D’inquiétants nuages surplombent les villes chinoises
Crédits photo : Jason Lee / Reuters
Aujourd’hui, les cieux de Pékin et de Shanghai sont tellement encombrés qu’ils suscitent l’inquiétude générale. L’utilisation massive du charbon et l’essor de l’automobile qui remplace largement le vélo rendent les villes chinoises irrespirables. « Les problèmes environnementaux de la Chine, qui vont de la pollution atmosphérique à celle de l’air intérieur, de la contamination à la pénurie de l’eau, en passant par la désertification et la dégradation des sols, sont devenus plus prononcés et exposent la population à de graves risques sanitaires», explique Haidong Kan, de l’université Fudan (Shanghai), dans la revue américaine Environmental Health Perspectives. « Dans les villes chinoises, la pollution atmosphérique est le premier problème de santé publique ».
L’énorme nuage de pollution observé depuis le mois dernier dans le ciel de Shanghai est la cause de nombreuses hospitalisations. Le journal Pékin-Matin qui a mené son enquête concluait que le nombre de cas de personnes souffrant de problèmes respiratoires avait augmenté de 20 % depuis l’enregistrement des pics de pollutions de la mi-janvier.
Le smog est une brume jaunâtre, provenant d’un mélange de polluants atmosphériques qui limite la visibilité dans l’atmosphère.
L’ambassade américaine, qui mesure la qualité de l’air à l’aide de son outil Air Quality Monitor, situe la situation actuelle à l’avant-dernier niveau, c’est-à-dire « très mauvais ». La quantité de particules PM2,5 enregistrée à 273 implique donc des consignes de sécurité. « Les personnes atteintes de maladies pulmonaires, les personnes âgées et les enfants doivent éviter toute activité extérieure. Tout le monde doit éviter un effort prolongé ou intense. »
Et le phénomène commence même à toucher les pays voisins. En effet, l’AFP révélait il y a quelques jours que la forte pollution atmosphérique chinoise gagnait l’ouest du Japon. Dans le ciel nippon, la concentration en particules très fines atteint jusqu’à 50 microgrammes par mètre cube, alors que la norme maximale autorisée est fixée à 35.
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