C’est une victoire pour les cafetiers parisiens et une défaite pour l’environnement. Un point marqué par l’égoïsme corporatiste au détriment du bien commun. La Capitale ne pourra pas interdire les terrasses chauffées au gaz en extérieur. Voici pourquoi.
Les chauffes-terrasse au gaz à nouveau autorisés
Les terrasses chauffées au gaz pourraient bien ne pas disparaître des terrasses parisiennes malgré la tentative de la mairie de s’en débarrasser. En mai 2011 un arrêté interdisait ces chauffages au gaz pour des raisons écologiques.
Le Synhorcat, syndicat patronal dans l’hôtellerie et la restauration s’était plaint de ce nouvel arrêté mais , François Dagnaud, en charge de la propreté et du traitement des déchets à Paris s’était, quant à lui, réjouit de cette initiative qui devait aussi rendre les cendriers obligatoires. (cf la fin des terrasses chauffées au gaz ?…)
En novembre 2011, le Comité français du butane et propane (CFBP) avait ensuite demandé l’annulation de l’arrêté. C’est à lui que va notre carton rouge : ce Comité a montré un bel exemple de ce que peut être un corporatisme étroit.
Repères : 1 – Paris compte à ce jour plus de 8.000 terrasses ouvertes pour 3.500 terrasses fermées.
2 – A noter que ces chauffe-terrasses fonctionnent avec du gaz propane. En Angleterre, l’Energy Saving Trust a caculé que ce gros chauffage au gaz brûle 1 kilo de propane et rejette près de 3 kilos de gaz carbonique par heure. Le cabinet de conseil Carbone 4 a estimé en 2009 que le bilan carbone d’une terrasse avec 4 parasols (ou braseros) au gaz allumés pendant 8 heures, équivaut à celui d’un trajet de 350 km en voiture. Les laisser chauffer les terrasses en plein air toute la journée est un absurde gaspillage .
Malheureusement, le tribunal administratif a invalidé cet interdit dans un jugement du 24 janvier. Le CFBP se justifie en expliquant que, « l’interdiction décidée par la mairie de Paris reposait essentiellement sur des impératifs de développement durable considérant de façon arbitraire qu’un chauffage électrique est sur ce plan meilleur qu’un chauffage au gaz« .
Mais « après examen du dossier et notamment d’une étude de l’Ademe, le tribunal administratif a considéré ne pas disposer d’élément permettant de justifier un traitement différencié entre les dispositifs de chauffage au gaz et à l’électricité« , poursuit le comité.
La Mairie de Paris, qui sait bien que ses terrasses ont su attirer des millions de « boulevardiers » pendant des siècles et avant qu’on n’installe les voraces chauffages au gaz, a décidé de faire appel.
Rue89, se faisant l’écho bien-pensant des cafetiers, juge que l’interdiction des chauffe-terrasses au gaz par las Autorités municipales est « une initiative symptomatique d’une vision idéologique de l’écologie« . consoGlobe soutient la Mairie de Paris ; pas la peine de chauffer les terrasses en plein hiver pour apprécier la capitale.
Parisiens, soutenez votre mairie !
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