Un des décrets d’application de la loi Macron, en cours de discussion, permettrait de libéraliser l’installation de panneaux publicitaires géants et de panneaux lumineux en bordure de villes.
Les fameux panneaux « 4×3 », dont l’installation est aujourd’hui réglementée par le Code de l’Environnement, pourraient s’installer aux abords des villes moyennes où ils ont toujours été interdits. Une consultation publique est en cours pour permettre aux citoyens de donner leur avis sur cette mesure.
Des panneaux publicitaires de la taille d’un appartement
Cette proposition a été insérée dans le cadre de mesures visant à promouvoir l’activité économique durant l’Euro 2016, et autoriserait les annonceurs à installer des panneaux numériques de 50 m² aux abords des stades. Ces zones, souvent situées en périphérie des villes et déjà peu soignées par les élus, se retrouveraient encore enlaidies par ces panneaux publicitaires géants. Le décret prévoit que ces panneaux publicitaires soient autorisés aux abords des stades de 50 villes françaises, alors que seules dix villes accueillent l’évènement. Mais le texte ne s’arrête pas là, et propose une véritable invasion des campagnes par les panneaux publicitaires.
En effet, il était interdit aux publicitaires d’installer des panneaux « 4X3 » à l’entrée des villes de moins de 10.000 habitants. Le décret propose de limiter cette interdiction, et d’autoriser ces panneaux dans plus de 1.500 nouvelles communes, villes moyennes et agglomérations, ainsi que dans les Parcs Naturels Régionaux.
Le décret autorise également l’implantation de panneaux publicitaires numériques et lumineux. Or ceux-ci cumulent les défauts : en plus d’être peu esthétiques et accidentogènes, ils sont de gros consommateurs d’énergie et perturbent la circulation des espèces animales nocturnes.
Ces mesures sont proposées alors même qu’un décret venait d’être mis en place pour limiter la taille des panneaux publicitaires, et que certaines communes comme Grenoble remplacent ces panneaux publicitaires géants par des arbres.
Mobilisation et consultation citoyenne
Contre ces mesures allant à l’encontre des engagements de la COP21 et du Code de l’Environnement, de nombreuses associations et membres de la société civile se sont mobilisés. Les Amis de la Terre, Attac et Paysages de France ont notamment signé un appel visant à se mobiliser contre le projet de décret. Parmi les signataires, on compte notamment Nicolas Hulot, Allain Bougrain-Dubourg ou Edgar Morin.
Une consultation du Ministère de l’Environnement est également disponible en ligne, jusqu’au 9 février, pour permettre aux citoyens de donner leur avis sur ce projet(3).