L’obsolescence programmée : un terme un peu rébarbatif qui pourtant concerne chacun d’entre nous, ou tout du moins nos appareils électriques et électroniques. Petit tour d’horizon de cette pratique aberrante de la part des fabricants et des solutions pour les consommateurs.
Obsolescence programmée : le mieux est l’ennemi du bien
L’obsolescence programmée est de deux types : l’obsolescence technologique ou psychologique.
L’obsolescence programmée technologique
Elle concerne les méthodes techniques pour avancer la fin de vie d’un appareil (la panne programmée). Cela passe notamment par :
- des produits low cost mais moins solides à l’achat ;
- des produits irréparables (pièces de rechange indisponibles ou très coûteuses, produits indémontables…) ;
- des sophistications et des innovations technologiques attractives mais moins résistantes.
Or, selon une étude de l’ADEME(2) (2007), seuls 44 % des appareils électroniques qui tombent en panne seraient réparés.
High Tech : l’innovation irresponsable ?
L’obsolescence programmée des iPad, iPhone ou écrans plats dernier cri est bien connue. Ce sont des produits très à la mode mais peu durables au regard de leur conception et de leur prix, toujours très élevé.
L’iPad d’Apple a par exemple une batterie directement moulée dans le plastique qui ne peut donc être démontée et remplacée. L’iPhone 5 a déclenché la colère des consommateurs en offrant un connecteur non compatible avec les modèles précédents.
Quant aux écrans plats, on oublie un peu vite que leur durée de vie est deux fois moins longue que celle d’une bonne vieille télé à tube cathodique.
L’obsolescence programmée psychologique (ou esthétique)
Ce type d’obsolescence concerne les méthodes pour inciter le consommateur à se séparer d’un produit avant même qu’il soit hors d’usage, pour des questions de tendance ou de fonctionnalités supplémentaires. Apple est le spécialiste en la matière, en faisant en sorte que ses clients se sentent obligés d’acheter les dernières versions de ses articles.
À titre d’exemple, selon la Fédération Française des Opérateurs, les téléphones portables sont changés en moyenne tous les 18 mois, alors que leur durée de vie est de 4 ans en moyenne.
Outre les appareils électriques ou électroniques, le textile est particulièrement concerné par une forme « d’obsolescence programmée esthétique », avec une mode qui évolue de plus en plus rapidement, créée de toutes pièces par des opérations marketing et des campagnes publicitaires.
L’obsolescence programmée en Europe
Des garanties plus longues existent déjà chez certains de nos voisins européens, par exemple 6 ans au Royaume Uni. D’après une étude allemande(3), allonger la durée de vie des biens de consommation permettrait des économies annuelles pour les consommateurs allemands de 65 milliards à 137 milliards d’euros.
La firme Apple a été condamnée par la justice italienne à 900 000 euros d’amende pour avoir incité les clients de ses produits à souscrire une garantie payante recouvrant en partie la garantie légale gratuite.
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