Depuis le 6 mai dernier, une pollution organique dévaste plusieurs kilomètres de la Boulogne, des Lucs-sur-Boulogne à Saint-Philbert-de-Bouaine en passant par Rocheservière. Plus d’une tonne de poissons sont déjà morts et le maire de Rocheservière s’estime abandonné des autorités.
Depuis plus d’une semaine, une rivière vendéenne, la Boulogne, subit de plein fouet une pollution d’origine encore inconnue. Sandres, brochets, brèmes, perches et autres poissons blancs... Des milliers de poissons morts ont déjà été ramassées et les cadavres continuent de remonter à la surface jour après jour, car aujourd’hui encore des poissons continuent de périr.
Une pollution d’origine organique tue la faune et la flore de la Boulogne
C’est sans doute un rejet acide, des effluents agricoles (lisier ou du jus d’ensilage) qui est à l’origine de cette pollution, la deuxième à toucher cette rivière et la plus importante depuis 10 ans selon Bernard Dabreteau, le maire de Rocheservière.
Les premiers signes du problème sont apparus le 6 mai : les pêcheurs avaient observé un début de pollution mais pas encore de poissons morts. Les autorités qui ont été prévenues le 7 mai affirment par voie de communiqué qu’il a été impossible de confiner cette pollution du fait des conditions météorologiques puisque de fortes pluies se sont abattues sur la région, les jours qui ont suivi la découverte de l’incident. Les premières mortalités piscicoles ont été constatées le 10 mai. L’enquête se poursuit actuellement pour identifier les sources de cette pollution et les résultats des analyses de l’eau devraient être rendus publics aujourd’hui…
Rocheservière : Un maire désemparé et en colère
Bernard Dabreteau, maire de la commune de Rocheservière (3.000 habitants) a pris un arrêté interdisant la navigation sur le cours d’eau, mais il se sent abandonné par les autorités.
Interrogé par France Bleue Vendée, il affirme : « Personne n’est capable de me dire ce qu’est cette pollution, combien de temps ça va durer, comment faire face. On se sent abandonnés ».
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Selon lui, la préfecture ne prend pas la mesure du problème et n’a donné aucune instruction quant au ramassage des poissons morts.
Alors qu’on ignore encore tout du risque sanitaire, deux des sept employés de la commune, aidés de bénévoles, du club de canoë Kayak, des pêcheurs et de la fédération de pêche, du syndicat du bassin versant de Grand Lieu et de membres de la commune, sont occupés à ramasser les poissons et ont déjà apporté « 500 kg de poissons à l’équarissage ». Des congélateurs ont été loués pour stocker le reste des cadavres.
Et comme se questionne l’Association Agrée Pour la protection du Milieu Aquatique (AAPPMA)(1) : « Combien sont encore entassés sur les fonds de la Boulogne et combien vont remonter à la surface les prochains jours ? »
Illustration bannière : Exemple du spectacle que subissent les riverains de la Boulogne, touchée par une pollution d’origine encore inconne – © OPgrapher