Les grandes écoles renouent avec le partage des connaissances sur Internet
Mais la volonté de partage de la science est forte et s’empare des grandes écoles. C’est ainsi qu’HEC Paris tente l’expérience depuis un an en publiant les cours de l’école en ligne.
Et l’opération rencontre un franc succès. Les cours diffusés se trouvent dans la liste des plus regardés sur iTunes. L’ENS va quant à elle lancer ses cours en ligne au printemps prochain. Elle proposera trois parcours en philosophie, en mathématiques et en physique (pour s’inscrire : https://www.coursera.org/ens). Mais cette pratique est loin d’être une nouveauté. En effet, l’école Polytechnique l’expérimente déjà depuis une décennie. L’école met en ligne la quasi-totalité de ses polycopiés de cours, ses transparents de cours ou encore ses feuilles d’exercices depuis une dizaine d’années.
Des cours filmés ont également été partagés sur internet. Mais les écoles font souvent face à des difficultés lorsqu’il est question de diffuser le savoir. L’Université de Stanford en Californie a été le moteur du programme Coursera avec déjà près de 3 millions d’utilisateurs, 450 cours différents, disponibles sur 4 continents, et avec 60 universités partenaires dont Polytechnique depuis Septembre de cette année (http://www.youtube.com/watch?v=U6FvJ6jMGHU)
Encore quelques petites difficultés techniques et pratiques
Cette éducation collaborative est encore aujourd’hui dépendante des conditions techniques. Souvent les contenus postés n’ont pas pu être maintenus en ligne pour des raisons techniques. En effet, par exemple pour les vidéos, l’infrastructure nécessaire à fournir des flux vidéos s’avère supérieure à celle nécessaire pour fournir des documents textuels et il n’est pas toujours évident de la maintenir.
De plus, le cours magistral de 2h filmé n’est pas toujours le format privilégié pour diffuser la connaissance. L’attention derrière un ordinateur s’érode plus facilement et plus rapidement que lors d’un vrai cours.
Les pays émergents …. à fond vers l’éducation ouverte
Créé fin 2009 en Inde, Piazza est un projet entièrement financé par les fonds d’investissements et qui n’a pas à ce jour de revenus !
Sa fondatrice, Poojah Sankar, a grandi en Inde avant de faire ses études dans la Silicon Valley et de lancer sa start up à Palo Alto. Le concept de Piazza est de prolonger les cours universitaires online sur le principe du crowdsourcing.
Pas moins de 155 000 étudiants ont déjà suivi le premier cours d’edX (Harvard/Berkeley/MIT) en 2012 ! Un partenariat EdX-Google a été signé au mois d’août dans le but de lancer une nouvelle plateforme baptisée Mooc.org. Ce nouveau Mooc devrait voir le jour en 2014 avec pour objectif de devenir le « Youtube des Moocs ».
Cette évolution risque fort de s’accélérer brutalement avec la démocratisation continue des outils d’accès à internet :
Il existe déjà une tablette internet à 40$ et elle va être rapidement diffusée dans les pays les plus peuplés du monde (Inde, Chine, Afrique, …).
Mozilla, de son coté, lance un smartphone Mozilla (ZTE) en Amérique du Sud, en Pologne et Espagne pour 70$. La version à moins de 50$ est dans les tuyaux.
Ajoutée au triomphe du « cloud« pour stocker peu cher des contenus qui seront accessibles de partout, cette banalisation de l’internet mobile et puissant va rendre irréversible l’accès à tous des cours des grandes écoles et universités du monde entier.