Réinventer la ville nouvelle en implantant des mini-fermes sur les toits et les parkings. Une idée loufoque ? Non, un projet récurent, nourri d’une recherche d’un idéal urbain en phase avec notre époque. Certaines idées sont catégorisées utopies urbaines, sorties du cinéma ou de la littérature, d’autres revêtent un intérêt concret et matérialisable, et constituent des pistes solides pour adapter les milieux urbains aux nouveaux besoins, notamment démographiques…
Ainsi, Damien Chivialle, formé à l’école nationale supérieure de création industrielle à Paris, et d’autres créatifs, proposent des idées de projets urbains tels que le « 20 foot urban farm« . Une ferme urbaine de 20 pieds de long (6mètres). 20 pieds, c’est la longueur d’un conteneur maritime. A l’intérieur du conteneur, un système quasi autonome de production de denrées alimentaires disponibles localement, pour chaque ensemble urbain.
Proposer un accès local à des consommables sains, tout en assurant l’autonomie du système
Le projet prend en compte l’accroissement démographique constant et exponentiel de l’humanité et les besoins en nourriture que cela induit. S’il faudra consommer plus, il faudra également produire plus, avec moins de terres. De nouveaux systèmes d’approvisionnement et de production, plus locaux, seront donc à envisager.
Ici, un des axes de recherche principaux concerne un raccourcissement extrême des circuits de production et d’acheminement des aliments. En effet, à terme, ce point sera primordial, et si la planète risque de manquer de terres cultivables, des solutions doivent être pensées dès à présent.
Pisciculture et culture bio en bas de chez soi
L’aménagement de l’intérieur de ces conteneurs récupérés serait, dans la présentation de M.Chivialle, organisé sur deux niveaux. Au sol, la pisciculture, un élevage de poisson d’eau douce. A l’étage, un système de culture de fruits et légumes en hydroponie.
Tout ceci fonctionne en circuit quasi fermé : les poissons produisent des déjections qui peuvent être traitées en anaérobie afin de libérer de l’énergie servant à alimenter un générateur, lui même alimentant le circuit hydroponique et chauffant l’eau, mais également apportant un engrais fertilisant aux plantes situées à l’étage. L’eau utilisée ne sera pas gaspillée, car circulant elle aussi en circuit fermé, elle sera filtrée par les plantes, et alimentera ensuite les piscines…
Ce principe de ferme urbaine a été pensé pour être placé en pleine rue, sur l’emplacement équivalent à une place de parking par exemple, afin de pourvoir aux besoins alimentaire d’une vingtaine de riverains.
Lire page suivante : habiter un conteneur