Une pollution record dans la ville de production
Mais il n’y a pas que les carottes qui subissent un traitement de choc : l’air et la terre aussi ; sans parler des habitants de « carrot city »…
Les conséquences environnementales de cette production de carottes tronquées n’est pas inscrite non plus sur les sachets : la ville de Bakersfield est l’une des plus polluées des États-Unis.
© CC, Bobak Ha’Eri
Un brouillard continu couvre la ville, constitué d’ozone, de COV (composés volatiles) et d’oxydes d’azote. Il fait l’objet de nombreux articles dans la presse américaine qui dénonce la pollution de l’air – et des terres ! – dans toute la vallée californienne de Saint-Joachim.
Sans oublier le fait que ces carottes parcourent ensuite des kilomètres pour être distribuées sur tout le territoire Nord-Américain, mais aussi en Europe. Et En France. Florette, le producteur de légumes, distribue en effet les mini-carottes américaines sous sa marque… Une aberration écologique, économique et nutritionnelle.
Les mini-carottes naturelles existent !
Les mini-légumes sont à la mode depuis les années 2000, remis dans les assiettes par les chefs. Certains cultivateurs français se sont lancés dans ces cultures délicates et très exigeantes.
© http://www.sicastpol.fr/mini-legumes
C’est le cas de la SICA, une organisation de 1 000 producteurs en nord-Bretagne, dont le siège est à Saint-Pol-de-léon. Ils ont développé les depuis 1999.
Comment les carottes peuvent-elles naturellement mini ?
Elles doivent leur taille à 3 raisons :
- le choix d’une variété particulière
- un mode de culture spécifique
- un stade de récolte avancé
A saint-Pol-de-Léon, ces légumes sont récoltés à la main et à la demande et livrés le jour même après avoir été juste rincés et emballés dans des barquettes filmées.
Résultats : Ces jeunes légumes sont particulièrement sucrés et savoureux. Le top du top pour la fraîcheur et la garantie de bienfaits nutritionnels préservés !
Et au niveau environnemental, il n’y a pas de comparaison possible avec le désastre écologique de la production de carottes à grande échelle de Bakersfield. Les producteurs de la SICA cultivent les mini-carottes en plein champ et sous serre selon les périodes, sans polluer l’air et la terre comme de l’autre côté de l’Atlantique. Et l’équivalent CO2 du transport n’a plus rien voir non plus quand on passe juste d’une région française à l’autre.
L’avis de la diététicienne
Mike Yurosek avait effectivement eu une bonne idée ! Autant la reprendre pour faire nous-même nos propres mini-carottes pour l’apéritif ! Avec de vraies carottes ; juste coupées à la minute en bâtonnets : c’est plus pratique, si on veut les tremper dans une sauce, et c’est plus riche en vitamines et en minéraux, surtout si on n’épluche pas la carotte.
Les mini-carottes industrielles sont un non-sens nutritionnel et écologique. Car la « vraie » mini-carotte naturelle, celle qui pousse dans les terres bretonnes est en fait un produit de luxe. Et qui doit le rester, parce que sa production est très contraignante. Son prix à l’achat le traduit bien, et il est justifié.
Il n’est pas toujours bon de vouloir démocratiser un aliment à tout prix.
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Vous pouvez consulter Emmanuelle Couturier dans une consultation privée (voir nutritielle.fr, l’alimentation sur mesure)NDLR : la newsletter Alimentation est diffusée chaque vendredi. Elle est gratuite et il est facile de s’abonner (ou se désabonner). Vous pouvez consulter Emmanuelle Couturier dans une consultation privée (voir nutritielle.fr, l’alimentation sur mesure)