La ménopause, marque la vie des femmes par l’arrêt des règles et de l’ovulation. Mais dans notre société occidentale, cette période est encore fortement stigmatisée. Le vieillissement des femmes est perçu comme pathologique contrairement à celui des hommes.
Irritabilité, troubles du sommeil ou encore bouffées de chaleur sont les signes d’un début de ménopause. Pourquoi cette transition vers une nouvelle période de la vie des femmes peut-elle être mal vécue ?
Ménopause : l’importance de la fertilité
Outre les symptômes qui peuvent perturber le quotidien des femmes en période de ménopause, l’aspect psychologique de ce passage est beaucoup moins évoqué. Pourtant, la ménopause est bien souvent associée à la vieillesse et peut nécessiter une préparation psychologique afin d’accepter cette nouvelle étape que beaucoup craignent.
À travers les époques, l’arrêt de la fertilité de la femme a été associé à la vieillesse et à une perte de leur pouvoir de séduction.
« Les stéréotypes qui entourent l’arrêt de la fonction reproductive féminine laissent penser que les femmes ne sont plus vraiment femmes si elles ne peuvent plus donner la vie. Une fois ménopausées, leur statut social change, ce qui est un véritable indicateur des mécanismes de domination masculine qui s’exercent dans nos sociétés », écrit Daniel Delanoë, psychiatre et anthropologue, chercheur à l’Inserm 1018 et auteur de l’ouvrage Sexe, croyances et ménopause dans des propos rapportés par Slate.
Ménopause : l’image d’un vieillissement des femmes plus pathologique que celui des hommes © goodluz
Des femmes assujetties à leur biologie
À la différence des hommes, les femmes semblent être contraintes par un carcan biologique avec l’arrivée des règles, la grossesse puis la ménopause. D’ailleurs, au XXe siècle, les carences en oestrogène commencent à être traitées considérant ainsi la ménopause comme un mal à traiter. « Outre la volonté de traiter certains symptômes, la prise d’oestrogènes entend restituer aux femmes ces atouts supposément perdus, qui vont de pair avec la valeur que la société leur a amputé », explique Daniel Delanoë.
Les représentations dans les années 1900 montrent plus généralement « des femmes vieillissantes dès 50 ans » alors que l’homme ne semble vieillir qu’à partir de 80 ans. Aujourd’hui, la perte de la fertilité n’est plus perçue de la même manière par la société. Le statut social prime sur la condition biologique des femmes désormais de moins en moins cantonnées à leur rôle de reproduction.
Toutefois, dès lors qu’il s’agit de sexualité, d’infertilité ou de problèmes hormonaux, les hommes et les femmes ne sont pas suivis de la même façon par le système de santé. Les femmes consultent une fois par an leur gynécologue en moyenne alors que chez les hommes, le suivi chez l’andrologue est plus lacunaire et les troubles sexuels restent un tabou.
D’ailleurs, l’andropause, phénomène hormonal chez l’homme, est encore très peu connue.
Pour une femme, la ménopause s’accompagne souvent d’une remise en question et d’une perte de confiance en soi © Rido
La ménopause, une nouvelle étape de la vie d’une femme
Selon Daniel Delanoë, les femmes associent la ménopause au vieillissement du fait du poids social visant à protéger les hommes de leur propre vieillissement. Inconsciemment, ce passage à vide peut être très mal vécu.
« Le plus souvent, les arguments d’ordre biologique viennent à la rescousse de l’ordre social. Les constructions culturelles qui entourent la ménopause détournent les hommes de l’idée de leur propre déclin. In fine, cette image de la fin du cycle ovarien comme marquant la finalité de l’existence sociale des femmes permet aux mécanismes de la domination masculine de se déployer en toute quiétude », poursuit Daniel Delanoë.
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Mais à notre époque, les femmes vivent leur période de ménopause plus d’une trentaine d’années. Au fil des années, elles ont en effet gagné en espérance de vie et vivent désormais jusqu’à 84 ans en moyenne contre 50 ans en 1900. Il est donc de plus en plus important pour une femme de vivre cette période de ménopause sereinement et de l’accueillir avec bienveillance.
La ménopause est certes un tournant dans la vie d’une femme, mais peut être vécue plus positivement en la voyant comme le début d’une nouvelle vie. L’âge de la ménopause est en effet souvent celui où les enfants quittent le nid, permettant à la femme de retrouver un sentiment de liberté.
S.O.S. ménopause – une méthode naturelle pour équilibrer les hormones
Le Dr Anna Cabeca est pionnière dans la promotion de la santé des femmes ménopausées. Elle a mis au point un programme global qui aide à soulager les bouffées de chaleur et les sueurs nocturnes, retrouver le sommeil et l’énergie, et donner un nouvel élan à sa vie.
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