Quel est le niveau de risque ?
Savoir si les humains sont exposés à un risque ou pas du fait de ces substances qui restent dans l’eau est toute la question.
Que ces substances se trouvent dans les eaux traitées par les stations d’épuration ne veut pas forcément dire qu’on va les retrouver dans notre eau potable à la sortie du robinet. Cependant, certaines étude montre que les médicaments se trouvent dans l’eau que nous buvons à des doses exprimées en ppt, parts-par-trilion (soit 10-12) ; soit des niveaux de concentration extrêmement faibles.
Une étude menée aux États-Unis sur 74 circuits de distribution dans 25 États a montré des traces de plus d’un médicament dans 53 circuits. Aux États-Unis, il n’y a pas de réglementation sur le sujet mais l’agence de protection de l’environnement américaine a édité une liste de produits chimiques à surveiller dans l’eau potable.
Les scientifiques estiment qu’à ces niveaux de concentration, les eaux usées et ces composants résiduels sont largement dilués dans les lacs ou les rivières (surtout dans les Grands Lacs américains dont la taille dépasse ce qu’on connaît en Europe !).
Pourtant, un test mené l’été 2013 a montré des traces de médicaments à 3,3 kilomètres de la zone où se déversent les eaux nettoyées de la station d’épuration de Milwaukee.
< la carte des stations d’épuration en France
Pas étonnant selon un expert américain, Michael Murray, chercheur au National Wildlife Federations Great Lakes Regional Center, car « ces stations n’ont pas été conçues pour éliminer ce genre de substances« .
Une note d’espoir est apportée par une une équipe du Centre de recherche sur la matière divisée (CNRS/Université d’Orléans) qui a conçu un procédé innovant visant au piégeage de différentes molécules (médicaments, hormones, solvants) sur des tissus de carbone activé.
Une technique plus efficace (et qui génère moins de déchets) que celle de la poudre de carbone activé utilisée pour l’instant. Cette innovation, qui vient d’être brevetée, donnera peut-être naissance à une nouvelle génération de stations d’épuration, encore plus efficaces.
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A lire sur l’eau :
(1) Etude de l’International Joint Commission publiée dans l’Environmental Health News.
(2) Présence de tamoxifène, hormone de synthèse utilisée dans le traitement du cancer du sein, dans les eaux de marque Mont Roucous, Saint Yorre, Salvetat, Saint Armand (Du Clos de l’abbaye) et Carrefour Discount (Céline Cristaline).
Une équipe du Centre de recherche sur la matière divisée (CNRS/Université d’Orléans) emmenée notamment par une jeune doctorante, Sandrine Delpeux a mis au point un procédé visant au piégeage de différentes molécules (médicaments, hormones, solvants) sur des tissus de carbone activé.