L’association environnementale Greenpeace a publié, pour la deuxième année consécutive, le classement des plus grandes marques de boîtes de thon françaises, et donc de repérer les manquements ou les mieux en matière de pêche au thon. L’occasion d’épingler à nouveau le leader sur le marché, Petit Navire, qui n’a pas réalisé ses engagements promis en matière environnementale.
Tops et flops du « Topithon » Greenpeace
Greenpeace a noté les principales marques de thon (75 % des ventes françaises) en fonction de plusieurs critères de durabilité, et de leurs progrès d’une année sur l’autre. Sa conclusion : Système U et le Phare d’Eckmühl arrivent à nouveau en tête du classement. E. Leclerc, Casino et Auchan sont en queue de piste, talonnés par Petit Navire. Greenpeace accuse le leader du thon en boîte : « Petit Navire, à grand renfort de communication, nous laisse penser qu’il fait preuve de bonne volonté. Mais tout cela n’est que du greenwashing. » L’entreprise n’a pas changé de méthode de pêche, employant des techniques fortement destructrices pour les espèces.
Classement des marques sur le marché français – Edition 2015 – Greenpeace(1)
- Système U
- Phare d’Eckmühl
- Connétable
- Carrefour
- Saupiquet
- Intermarché
- Petit Navire
- Auchan
- Casino
- E. Leclerc
Greenpeace monte au filet sur la pêche au thon
L’association a analysé les critères suivants : la technique de pêche, l’espèce pêchée et la politique d’approvisionnement. Certaines pratiques sont fortement critiquées par l’association. Le DCP notamment, ou Dispositif de Concentration de Poissons, massivement utilisé par les firmes françaises, « est destructeur car non sélectif. Il mène à la capture de nombreuses autres espèces que les thons », signale Greenpeace. Les méthodes de pêche durable (à la canne, à la ligne de traîne ou à la senne sans DCP), sont recommandées par l’association. De même, l’espèce de thon pêchée joue fortement sur la durabilité de la pêche. En effet, certaines espèces de thon consommées en France sont vulnérables, voire en voie d’exctinction : c’est le cas du thon albacore, star des conserves.
Système U, bon élève du classement
Une boîte de thon plus chère ne signifie pas forcément un meilleur respect de l’environnement. C’est en effet une boîte « marque distributeur », Système U, qui arrive premier du classement. Il privilégie en effet des espèces de thon non menacées (presque 100 % de thon listao), des techniques de pêche durables (à la canne), et qu’il s’est engagé à ne plus vendre de thon pêché sur DCP d’ici la fin 2016. Comme quoi, consommer mieux n’est pas forcément synonyme de payer plus cher…
Trop de pêche tue la pêche
Manger du poisson est certes bon pour la santé, et les boîtes de thon sont très économiques. Toutefois, il est nécessaire d’opter pour une utilisation modérée de thon, au risque de faire disparaître l’espèce d’ici 20 à 30 ans. Le thon est une espèce qui met du temps à parvenir à la taille adulte, et qui « gaspille » énormément de ressources, tant pour sa nourriture (il s’agit d’une espèce carnassière) que pour la pêche (certaines espèces rejetées à la mer, comme les raies, les tortues ou les requins).
Résumons : si vous voulez votre dose de poissons « responsables » : consommez les marques recommandées par Greenpeace, variez les plaisirs (maquereau, sardines sont des espèces bien moins menacées) et faites savoir aux entreprises « pilleuses » que vous souhaitez un changement dans leurs pratiques !