Lorsque l’on parle des Maldives, on pense de prime abord aux eaux cristallines, aux plages de sable fin ainsi qu’aux paysages paradisiaques. Mais derrière ce décor de carte postale se cache une réalité écologique désastreuse. L’île de Thilafushi succombe sous les déchets des touristes et des autochtones Maldiviens. Enquête sur l’île aux déchets, décharge à ciel ouvert des Maldives.
L’île de Thilafushi : l’île « poubelle » des Maldives
Située à une demi-heure en bateau de la capitale Malé, l’île de Thilafushi est entourée comme ses voisines, d’eaux cristallines et de sable blanc.
Mais sur cette île, nul vacancier. Seule une fumée noire qui s’échappe des ordures accumulées, que quelques petites mains brûlent inlassablement.
Quelques employés, souvent Bangladais, travaillent sur l’île « poubelle », plus vaste décharge du pays, à raison de 12 heures de travail par jour, 7 jours sur 7.
Sans autre équipement de sécurité que des chaussures à coquille en métal, ces braves se hissent inlassablement sur une montagne de déchets, qu’ils tentent laborieusement d’incinérer ou d’enfouir.
L’île de Thilafushi : une poubelle à ciel ouvert au large des Maldives
Autrefois paradisiaque, comme ses consoeurs alentour, Thilafushi s’est transformée en décharge dès 1992.
Longue de 7 kilomètres sur 200 mètres de largeur, Thilafushi est aujourd’hui plus connue sous le nom de « Rubbish Island » (« île poubelle »).
Cette dernière s’étend de près d’un mètre carré par jour, soit par extensions cimentées construites par les industriels locaux, soit par dépôts sauvages des déchets dans les eaux peu profondes du lagon.
Seules les bouteilles en plastique, les moteurs à essence, les métaux ou encore les papiers sont triés et envoyés en Inde, ce qui constitue le plus gros volume d’exportation des Maldives vers son voisin. Mais cette exportation ne suffit pas à désengorger l’île de Thilafushi.
Tout le reste, et notamment les déchets électroniques et les piles, part en fumée. Evidemment, l’incinérateur haute technologie promis lors de la privatisation de l’île en 2008 par un groupe de gestion de déchets indo-allemand ne reste qu’une chimère.