Les maisons vertes sont à des prix plutôt élevés
Du côté des acheteurs, l’une des principales causes de réduction du nombre de transactions dans le domaine de l’immobilier est la crise économique. En effet, de nombreux ménages ne se sentent pas en confiance pour investir une importante somme d’argent. Il faut aussi prendre en compte que l’achat d’un logement responsable et efficace au niveau énergétique et écologique est souvent considéré comme un investissement à long terme.
Un investissement qui ne se voit remboursé qu’au bout d’une dizaine d’années. En ce sens, le comportement d’un acheteur type va privilégier les offres à bas prix, orientées vers le confort et la superficie, à l’intérieur comme à l’extérieur, plutôt que vers les fonctionnalités d’une maison plus écologique, avec des solutions modulables pour les différentes parties de la maison, par exemple pour la terrasse [2].
Cela est dû, en particulier, au fait que les logements neufs doivent être des bâtiments éco-responsables, selon les normes du Grenelle de l’environnement et la RT2012. Ce qui occasionne des dépenses supplémentaires lors de la construction. Mais aussi à cause des équipements écologiques dont le coût est supérieur aux équipements classiques. Par exemple, l’arbre à vent de la société Newwind est une éolienne innovante en termes de solution de production d’électricité, mais son prix reste élevé, 29 500 €.[3]

De plus, s’ajoute à cela la diminution des intentions d’achats, 67 % des acheteurs potentiels préfèrent prendre leur temps, pour tomber sur un coup de coeur, au bon prix. En contraste avec l’augmentation du pouvoir d’achat immobilier des Français en 2014.
Un parc immobilier totalement éco-responsable en 2050
De leur côté, les gouvernements doivent mettre en place des lois permettant d’accroître les offres immobilières éco-responsables, tout en protégeant les propriétaires et les locataires. De cette manière, il serait possible de redynamiser ce marché immobilier.
C’est l’objectif de la loi Alur 2015 en France, qui a été mise en place par la ministre du Logement Sylvia Pinel [4], qui a réaffirmé que : « La priorité du gouvernement c’est la relance de la construction de logements pour répondre aux besoins des Français et le redémarrage d’un secteur essentiel de notre économie. La nécessaire maîtrise des dépenses publiques doit être conciliée avec cet objectif prioritaire ».
Cette loi vise aussi à redynamiser le marché immobilier en luttant contre certaines pratiques comme la facturation élevée des agences immobilières ou des syndicats, et simplifie les règles d’urbanisme. L’objectif final étant de rendre la totalité du parc immobilier français respectueux des normes écologiques et énergétique en 2050.
Dans cette optique, la vente de logements sociaux est soumise aux normes écologiques suite à un décret du 1er janvier 2015. Les logements sociaux ayant une consommation énergétique dépassant les 330 kilowattheures d’énergie primaire par mètre carré et par an, ne peuvent être cédés ou loués, sans avoir fait l’objet d’une rénovation énergétique. De plus, un amendement du député Sandrine Buis prévoit qu’à l’horizon 2030, les bâtiments affichant les plus mauvaises performances énergétiques, classés F ou G, seront exclus du marché de l’immobilier.
Il est intéressant de constater que l’État a défini en 2015 une feuille de route pour la transition écologique. De même que la mise en place de structures (allègement fiscal et nouvelles aides financières) pour investir directement dans les achats de matériaux écologiques, et les rendre plus abordables face aux produits classiques. Pourtant, il reste essentiel d’arriver à faire correspondre l’idée de confort, avec performance énergétique pour convaincre les différents acteurs du marché immobilier.
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[1] https://plus.google.com/u/0/+ThierryBarbet/posts // [2] Présentés par exemple sur www.maisonpleinair.fr // [3] L’arbre à vent : http://www.arbre-a-vent.fr/Arbre-vent_31.html // [4] Loi ALUR : http://www.la-loi-alur.org/