Notre journaliste se rend aujourd’hui dans le Nord de la France pour observer la transformation d’une maison de lotissement des années 70 en maison passive, grâce à l’énergie solaire. Reportage.
Chauffer sa maison au solaire : ça marche !
A tout ceux qui doutent encore du chauffage solaire et des énergies renouvelables, voici de quoi les convaincre.
Un pionnier en la matière a équipé depuis plus de 4 ans toute sa maison des années 70. Dans le Nord de la France, en plus ! En faisant ses comptes régulièrement. Les résultats sont sans appel : toutes ses factures ont baissées de manière spectaculaire. Regardons de plus près.
C’est une maison de lotissement de 110m2, avec un étage et un garage sur le côté, construite en 1976, mitoyenne des deux côtés. Une maison plutôt ordinaire, comme on en trouve beaucoup, chauffée par le gaz naturel…comme encore beaucoup d’autres en France !
Son propriétaire, monsieur Wetzel, prend une grande décision quand il arrive à la retraite, il y a 4 ans. Sensibilisé à l’écologie depuis longtemps par sa grand-mère allemande (« Il y avait déjà des panneaux solaires en Allemagne dans les maisons, dans les années 50 », raconte-t-il), il décide s’y consacrer à plein temps. Son terrain d’action : sa maison ! Il veut prouver que l’on peut transformer une maison des années 70 gourmande en énergie, en maison passive, voire positive.
On est fin 2004. L’âge préhistorique des énergies renouvelables et de l’écologie. On le prend pour un fou…
2004 : le bilan énergétique avant les changements
Faire baisser sa consommation énergétique, c’est d’abord changer son comportement. Avant d’entreprendre quoi que ce soit, monsieur Wetzel commence par le commencement : dresser un bilan énergétique (consommation, équipements et comportement), afin de savoir ce qu’il faut changer.
Il note ses consommations de gaz pour le chauffage, et de l’électricité. Il constate qu’il utilise des lampes à incandescence ; que ses combles sont isolées avec 10 cm de laine de roche ; que la VMC est simple flux ; que les vitrages sont doubles ; que le chauffage est réglé à 21°C dans toutes les pièces le jour et à 16°C la nuit ; que la chaudière est réglée à 65°C.
Sa facture énergétique (gaz et électricité EDF) totale est alors de : 1350 €
2005 : à la recherche des panneaux solaires
Début 2005, il se lance à la recherche des propositions d’installations de chauffage solaire. Pas évident à l’époque. Les installateurs ne sont pas nombreux et pas connus. Mais il y a déjà des aides financières.
Il trouve des panneaux solaires thermiques, à poser sur le toit. Ils sont de la première génération, et ne sont pas encore encastrables, comme ceux d’aujourd’hui. Le résultat n’est pas inesthétique, car les panneaux couvrent presque exactement la surface de cette toiture comme une seconde coquille. Les capteurs sont reliés à un ballon triple énergie (solaire, électricité, gaz) et assurent 80 % des besoins en eau chaude de la maison.
Pour être cohérent avec son nouveau comportement énergétique, il modifie ses usages : il remplace toutes les ampoules à incandescence par des lampes basse consommation ; lorsque ses anciens appareils électroménagers classiques tombent en panne, il rachète des appareils de classe A, les moins gourmands en énergie ; il éteint systématiquement les veilles d’appareils électriques comme la télé, la radio et l’ordinateur ; il baisse le chauffage à 20°C dans toute la maison le jour, mais garde 16°C pour la nuit.
A la fin de 2005, il fait ses calculs (qu’il tient à la virgule près, tous les jours, pour tous les appareils !). La facture énergétique est de : 850 €. Il a fait un gain de 35,77 % !
2006 : affinage des températures dans la maison
2006 peut être considérée comme une année de transition. Monsieur Wetzel capitalise sur sa nouvelle production d’électricité.
Il installe quand même un chauffage d’appoint, dans son salon : il s’agit d’un chauffage d’appoint au bio éthanol. Il ne le gardera que 2 ans, pas plus. Car il ne supporte pas d’utiliser une énergie soi-disant verte dont la production « affame une partie des habitants de la planète » ! Cette expérience n’était pas en cohérence avec ses idées sur l’environnement en général.
Afin de pouvoir maîtriser toutes les consommations et les productions d’énergies par appareils, il fait poser un programmateur. Il en profite pour affiner et individualiser les températures dans les pièces de la maison : 19°C dans les pièces à vivre, 16°c dans les chambres dans la journée, 19°C dans la salle de bain mais 22°C quand elle est utilisée, et toujours 16°C partout dans la maison la nuit.
Il décide aussi de baisser la température de sa chaudière à 55°C au lieu de 65°C.
Il s’intéresse aussi à sa consommation d’eau. Il change tous les robinets pour des appareils thermostatiques.
A la fin de l’année, sa facture énergétique est de 668 €. Le gain est de 54,29 % !
Lire la suite du reportage sur la maison électrique du Nord
Lire également