Le nouveau consommateur n’en finit pas de démontrer sa capacité à changer et à s’adapter à la nouvelle donne économique. Le marketing et le commerce suivent et ouvrent de nouveaux espaces dans lequel le « client roi » devient un « client acteur » puis un « client collaborateur ». En Israël, au Danemark aux USA, des supermarchés d’un nouveau genre adoptent un nouveau modèle.
Park Slope : le supermarché dans lequel les clients travaillent
Un magasin de Brookling (à New-York aux Etats-Unis) explore un fonctionnement originale où le social se mélange au commercial. Les clients sont employés 3 heures par mois par et dans le magasin.
Dans le supermarché de Park Slope, on peut acheter des produits à des prix imbattables en contre-partie du travail mensuel qu’on y effectue à raison de trois heures par mois.
Le commerce communautaire, que certains appellent collaboratif, consiste à faire faire une partie ou tout le travail par les internautes ou le client (pensez à Wikipédia : tout le boulot est fait par les internautes)
Le supermarché de Park Slope, l’un des quartiers bobos de Brooklyn a eu la bonne idée d’exploiter le goût du public pour le collaboratif et pour les bonnes affaires en allant au-delà du simple self-service traditionnel (qui consiste d’habitude à ce que le client effectue la collecte des produits en rayon en les déballant, les dépose sur le tapis de caisse, fasse son emballage, etc).
Ce supermarché d’un nouveau genre (qui fait penser à un Monoprix de Paris) est en réalité, la plus grande coopérative alimentaire des États-Unis avec 50 millions de chiffre d’affaires chaque année, et plus de 16.000 membres.
Une bonne affaire pour le supermarché dont les affaires sont florissantes : les adhérents réalisent au final 80 % du travail nécessaire pour faire tourner le commerce. Ils sont parfois si nombreux que nombreux sont ceux qui n’ont pas grand chose à faire.
Egalité entre tous les clients
Au premier étage les mamans disposent d’une crèche gratuite mise à disposition des clients, qu’ils travaillent ou pas dans le magasin.
« La qualité des produits est incomparable et les prix sont à peine supérieurs à ceux des grossistes », explique-une cliente ravie.
20 % de la main d’oeuvre sont rémunérés … seulement !
Grâce à ces frais de fonctionnement écrasés, les prix sont inférieurs de 20 % à 40 % à la normale et pas si éloignés de ceux des grossistes.
80 % du travail nécessaire pour faire tourner la boutique sont réalisés par les clients
Conséquence de ce fonctionnement particulier, le pilotage du magasin se fait de manière démocratique ; les décisions sont soumises au suffrage des adhérents : en 2001, ils ont voté la création d’un rayon Boucherie et en 2008, ils ont voté la suppression des sacs plastiques.
Après le Danemark et Israël, la France s’apprête à tester le modèle à son tour.
Un autre magasin « coop » va être ouvert dans le quartier voisin de Fort Green, un peu plus au nord. Au Danemark et en Israël, des expériences identiques ont lieu. En France, un supermarché de ce genre devrait ouvrir dans le 18e arrondissement de Paris en 2015, à l’initiative de La Louve, une coopérative dont nous vous avons parlé récemment. « Nous donnons des conseils à tous ceux qui veulent transposer le modèle dans leur pays. Nous leur prêtons de l’argent pour financer leurs débuts », explique Joseph Holtz.
*