Les aliments naturels, plus polluants que les produits industriels ! et oui …. « En mangeant de la salade, nous augmentons l’effet de serre ». C’est ce qu’explique un article du New Scientist : la production des produits bio consomme plus d’énergie que celle des produits industriels.
La production de viande, économique ?
Contrairement aux idées couramment acceptées, les mangeurs de viande ont un mode d’alimentation meilleur pour la planète que les végétariens ! Surprenant, non ?
C’est la conclusion d’une enquête sur la consommation d’énergie nécessaire à la production et à la distribution de produits alimentaires. La conclusion est que la viande et les produits industriels (glaces, confiseries, chips, pain blanc) sont parmi les plus économes en énergie et polluent moins que les tomates, la salade, le poisson blanc ou encore que le thé, le café. Ces derniers seraient plus néfastes à l’environnement, ce qui est très troublant pour ceux qui pensent bien faire en mangeant moins de viande et en mangeant sain. Il ne faut pas oublier cependant que d’un point de vue diététique et santé, ils ont tout à fait raison.
D’un point de vue bilan énergétique toutefois, l’aliment qui consomme le plus d’énergie est le café avec 177 MJ pour 1 MJ de produit consommé. La salade en consomme 45, le poisson blanc 36, contre seulement 8 pour la viande de boeuf et les hamburgers, 7 pour le poulet et 6 pour l’agneau. Tout aussi intéressant de constater que produire des fruits consomme entre 10 et 22 MJ. A l’opposé, produire des sucreries, des chips, du pain blanc et de la glace est plus « économe » en énergie avec une consommation inférieure à 1 MJ.
Pourquoi ? La viande est peu traitée (engrais, ….), souvent produite localement et ne provient que peu de pays de l’autre bout du monde – ce qui fait une grande différence – et elle est très calorique. Par ailleurs, il faut être conscient que nous mangeons tous du pétrole car l’agriculture moderne est une industrie alimentaire qui revient à convertir des combustibles fossiles en produits d’alimentation. Comme la nourriture occupe une place centrale dans notre vie, elle a également une place importante dans l’émission de gaz à effet de serre.
Conséquence directe, si un nombre significatif de personnes changent leurs habitudes, cela a un impact direct.
Le Centre pour l’énergie et l’environnement de l’université d’Exeter a mené une étude sur la quantité de combustible nécessaire au cycle de production complet des produits de la ménagère : sont inclus dans ce cycle la fabrication et l’épandage d’engrais ainsi que la récolte, le traitement, le conditionnement, le transport et le traitement des déchets.
L’examen de l’alimentation de plus de 2 000 Britanniques a montré que le cycle de production de leur nourriture équivalait à une consommation annuelle d’énergie de 18 000 mégajoules (MJ) par personne, avec des variations de 10 000 MJ à plus de 25 000 MJ d’un individu à l’autre. Autrement dit, la consommation de chaque personne représente près de 6 fois l’énergie contenue dans les produits alimentaires eux-mêmes.
>>>Le cycle de production absorbe près de 10 % du budget énergétique de l’Angleterre et est la cause de 15 millions de tonnes de C02 émises dans l’atmosphère.
Le magazine américain Time de mars 2007 dans un article intitulé « Manger mieux que bio » décrit le phénomène qui menace le "tout bio" : le manger local
La mention BIO prolifère sur les produits alimentaires depuis plusieurs années et c’est l’ensemble de la distribution qui se laisse gagner par le mouvement du Biologiquement correct. Pourtant, beaucoup d’écologistes, de scientifiques et d’associations expliquent que consommer Bio n’est pas la panacée. Ce qui est encore plus important c’est de manger local. A quoi sert d’importer des haricots verts de Nouvelle Zélande quand des producteurs les proposent à quelques kilomètres de chez soi ? Importer des fraises – fussent-elles bio – en plein hiver n’est-il pas un peu absurde ?
Autrement dit : consommer naturel + local serait encore meilleur que consommer Bio. L’impact sur l’environnement de la production biologique peut parfois être plus néfaste que celui d’un produit non biologique, surtout s’il est importé.
Conclusion pratique pour nous les consommateurs : nous cherchons à favoriser les produits locaux et à choisir ceux qui ne consomment pas ou moins d’engrais chimiques ou pas de pesticides plutôt que d’acheter des produits qui viennent de l’autre bout de la terre.
C’est bien entendu cette logique qui explique la multiplication de la vente en circuit court directement des producteurs aux clients. Nous reviendrons sur le phénomène des AMAP (Association pour le Maintien de l’Agriculture de Proximité) qui produisent et vendent localement, et très souvent des produits issus d’une agriculture biologique.
Un dilemme apparaît avec la logique de l’achat de produits achetés localement : faut-il acheter local ou équitable , sachant que le commerce équitable repose sur l’importation de pays lointains ? Une autre histoire…Selon le New Scientist, la production de certains produits naturels serait plus polluante car elle produirait proportionnellement plus de gaz à effet de serre que la production « industrielle » courante. Bref, pas facile pour le consommateur de s’y retrouver.
Peut-on se fier à son bon sens ?
– Mieux vaut un produit local qu’un article importé du bout du monde,
– Mieux vaut un produit naturel et bio que traité aux pesticides et insecticides,
– Mais, le meilleur choix est le local bio …. , si la production ne pollue pas trop (sic).
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