Le marché biologique est essentiellement constitué de produits alimentaires car il est très difficile aux autres produits d’être conformes aux critères d’exclusion des composants chimiques ou de synthèse dans les produits ou leur processus de fabrication. L’exclusion de tout pesticide, fongicide, fertilisant, antiobitique, polymère, etc. fait qu’il est très difficile pour les matériaux de construction ou produits textiles d’être réellement bio.
L’explosion de la consommation de produits biologiques se confirme avec un marché français estimé à 1,6 milliard d’euros en croissance de 10 % par an depuis 1990.
Plus de huit femmes sur dix ont une image positive des produits biologiques , tandis qu’ une femme sur deux en consomme régulièrement selon une enquête CSA/Agence Bio.
3 Français sur 10 consomment des produits bioau moins une fois par mois, 7 % en consomment tous les jours.
En 2005, 47 % des Français ont acheté au moins une fois par mois un produit portant le logo AB (Baromètre officiel de l’Agence Bio)
>> Voir les chiffres sur les Français et l’environnement .
En fait, dans l’esprit du grand public, quand on pense « Bio », la plupart du temps on pense « Naturel ». Ce phénomène est quelque peu renforcé par l’arrivée de marques « poids lourds » sur le marché du bio ou du naturel fait peur à certains et est très visible :
L’Oréal a pris le contrôle de Sanoflor
Clarins a investi dans le capital de Kibio
Danone, après avoir du retirer changer le nom de ses yaourts désormais appelé Activia, commercialise la marque « Les 2 vaches » labellisée AB.
Les grandes marques textiles se mettent au coton Bio.
Pour veiller à ce que les produits appelés bio sont bien conformes au cahier des charges du bio et ne se contentent pas de s’autoproclamer « bio », des associations se sont créées, comme Nature et Progrès ou Cosmébio qui compte environ 120 adhérents qui ont accepté de se conformer aux exigences de la chartes « cosmébio Bio ».
Les produits doivent comporter de 95 à 100 % d’ingrédients naturels, c’est-à-dire de végétaux biologiques.
Pour certains produits cette limite de 95 % est très difficile à atteindre et certains en Europe aimeraient une politique d’attribution des labels plus souple. Ils plaident une plus grande tolérance à l’égard de composants naturels, pas forcément biologiques, notamment pour les cosmétiques Bio.
> Le Bio aussi polluant ?
Selon le quotidien britannique The Independent , l’alimentation bio ne serait guère meilleure pour l’environnement que l’agriculture classique. Pire l’agriculture intensive émettrait plus de gaz à effet de serre CO2 que l’agriculture « normale ».
Un rapport officiel du Department for Environment, Food and Rural Affairs (DEFRA) confirme que la production de produits biologiques a moins d’impact sur l’environnement que la production conventionnelle moderne qui utilise utilisant engrais et pesticides.
Pourtant certaines catégories d’aliments n’ont pas cet impact positif :
La production de lait, de tomates, de poulets Bio est peu efficace d’un point de vue énergétique et tout aussi polluante que la production intensive. Produire du lait bio nécessite 80 % de surfaces en plus et émet quasiment le double de substances pouvant créer une acidification du sol et générer l’eutrophisation de l’eau. Produire du lait bio exige plus de nutriments, moins de pesticides et engrais, émet plus de gaz à effet de serre CO2 que les méthodes conventionnelles : 1,23 kg/l contre 1,06 kg/l. En ce qui concerne la production de poule, l’élevage bio est plus long, ce qui a un impact direct sur la production de polluants et nécessite au total plus d’énergie.
Un co-auteur du rapport affirme qu’on ne peut pas soutenir que l’alimentation Bio est meilleure pour la nature à cause des consommations d’énergie qu’elle nécessite pour sa production, souvent complexe à analyser.
Donc d’un côté, l’empreinte écologique de l’agriculture Bio n’est pas forcément meilleure mais cela est contre-balancé par le fait qu’elle est plus respectueuse de la biodiversité
Certains comme le secrétaire à l’environnement du gouvernement anglais a mécontenté les partisans de l’agriculture Bio après avoir affirmé que manger Bio est un « choix de vie » qui ne garantit pas une meilleure qualité nutritionnelle. Un scientifique proche du gouvernement explique que les aliments Bio ne sont pas meilleurs que ceux traités classiquement aux engrais et pesticides
Le rapport anglais conclut donc qu’on ne peut conclure définitivement : « Il n’y a pas assez de preuves suffisantes pour affirmer que la généralisation de l’agriculture bio a moins d’impact négatif que l’agriculture conventionnelle moderne ».
Avec une croissance de 30 % sur l’année dernière et un chiffre d’affaires de 1,6 Millions de £ en Angleterre, le Bio fait donc débat. Tout comme en France où on sait qu’une salade Bio n’est pas meilleure pour l’environnement qu’une salade « normale ».
Quelques chiffres donnés par The Independent :
Tomates
* 122m² de terres sont nécessaires pour produire une tomate bio contre 19m² en agriculture intensive
* 1,9 fois plus d’énergie est utilisée pour la production bio
Lait
* 80 % de surfaces en plus sont nécessaires pour produire du lait bio
* La production de lait bio génère 20 % de CO2 en plus et multiplie par 2 les sous produits polluants
Poulet
* 25 % d’énerie en plus utilisée pour la croissance de poulets Bio.
* 6.7kg de CO2 par poulet bio contre 4.6kg de CO2 pour un poulet en batterie
> Le pain bio et pain label rouge
Il doit contenir au minimum 95 % d’ingrédients biologique et sa farine est obligatoirement issue de l’agriculture biologique. Deux additifs sont autorisés : l’acide ascorbique et la lécithine de soja car ils permettent de contenir l’oxydation de la pâte.
A ne pas confondre avec le pain Label Rouge qui est certifié du fait de son mode de fabrication. Le pain Label rouge peut contenir des additifs. Par exemple le pain Banette ou Campaillette utilisent une farine Label rouge mais ne limitent pas les additifs (sauf pour son pain « tradition française »).
> Bio : deux labels et demain un seul ?
En 2005, 47 % des consommateurs ont acheté un produit bio. En matière de bio, il y a deux logos :
Le logo français AB, géré par le Ministère de l’agriculture, est facultatif et est décerné aux aliments qui sont composés à plus de 95 % d’ingrédients issus de l’agriculture biologique.
Le logo européen « agriculture biologique ».
Les 2 logos impliquent tous les deux la non utilisation de produits chimiques de synthèse (pesticides, engrais, …) avec des contrôles en amont, …. Le logo AB est plus exigeant en matière animale.
A l’échelle européenne, on peut trouver une dizaines de certifications privées. Un label européen unique est en projet qui les unifierait et qui assouplirait le cahier des charges : en effet les Etats pourraient alléger les exigences du label et continuer de l’utiliser. Par ailleurs, le label français AB ne pourrait plus communiquer sur ce qui fait sa différence. Une tolérance de 0,9 % maximum d’OGM serait admise.
Evidemment, beaucoup ne sont pas d’accord.
> Alimentation bio : le cheptel augmente
Les élevages issus de l’agriculture bio obéissent à un cahier des charges qui garantit de la viande sans OGM, 100 % traçables, sans traitements antibiotiques préventifs et provenant d’animaux élevés le plus possible en plein air.
En 2005 et par rapport à 1995, les élevages de truies étaient 20 fois plus nombreux,
Les élevages de brebis, 13 fois plus nombreux,
Les élevages de vaches, 9 fois,
Les élevages de poulets, 4,5 fois plus nombreux.