Pour faire face à une demande qui s’annonce gigantesque avec la transition vers les véhicules électriques, un gisement de lithium sera prochainement exploité en France métropolitaine.
C’est dans sa carrière de Beauvoir, dans l’Allier, que le groupe français Imerys va entamer l’extraction de lithium dès 2028.
Imerys promet une mine exemplaire d’un point de vue environnemental
La vente de voitures thermiques, on le sait, s’arrêtera en 2035 en Europe. Mais à l’heure actuelle, la France ne dispose pas des ressources nécessaires pour satisfaire la demande de voitures électriques. Au premier chef, de lithium, ce minerai indispensable pour la fabrication des batteries. Mais désormais, le spectre d’une dépendance totale aux pays exportateurs n’est plus : la France va lancer en 2028 sa propre production de lithium. Elle se fera dans la carrière de Beauvoir, dans l’Allier, carrière détenue depuis 2005 par le groupe Imerys, spécialiste de minéraux industriels.
L’exploitation sera entièrement souterraine, afin de limiter le rejet des poussières toxiques à l’extérieur. Les roches seront évacuées par canalisation et voie ferrée. (Il faut savoir que pour récupérer une tonne de lithium, il faut extraire 100 tonnes de roche.) Quant aux émissions générées par l’exploitation, Imerys les estime à 8 kg de CO2 par tonne de lithium, contre 16 à 20 kg en Australie et Chine. Imerys assure par ailleurs que la mine adoptera un standard international en cours d’élaboration, appelé « IRMA », qui vise à réduire les rejets toxiques et à minimiser la consommation d’eau.
La carrière de Beauvoir permettra d’équiper 700.000 véhicules électriques par an
La présence de gisements de lithium dans la carrière de Beauvoir avait été confirmée dès les années 1960 par le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM). Les premières études du BRGM faisaient état d’une réserve de 320. 000 tonnes de lithium, mais les recherches menées ultérieurement à la demande d’Imerys font penser qu’il y en aurait au moins 1 million de tonnes. Pour extraire une telle quantité, il faudra 25 ans, si ce n’est plus. La production annuelle de cette mine, quant à elle, devrait permettre d’équiper l’équivalent de 700.000 véhicules électriques par an.
Aujourd’hui, l’approvisionnement mondial de lithium est assuré très majoritairement par l’Australie (48 %), le Chili (22 %) et la Chine (17 %). Il est donc primordial pour la France de pouvoir assurer sa propre demande. C’est d’ailleurs pour cette raison que le gouvernement français soutient financièrement ce projet, qui s’inscrit dans sa stratégie « Métaux critiques ».
Illustration bannière : © Imerys