La révolution qui est en marche dans le secteur automobile, à savoir l’avènement des voitures électriques, ne fait pas que des heureux. Si les écologistes sont aux anges, l’industrie pétrolière fait la moue. Du coup, elle tenterait de freiner cette avancée technologique en faisant pression sur les diverses autorités nationales.
Le site Internet Desmog.uk dévoile des documents que le groupe pétrolier ExxonMobil aurait envoyés au Département du Transport britannique. À trois reprises, selon le site, le groupe pétrolier aurait tenté de démontrer que les voitures électriques « ne sont pas la manière la moins onéreuse de réduire les gaz à effet de serre ». En somme : passer des moteurs à explosion aux moteurs électriques n’aurait pas l’effet escompté.
ExxonMobil milite contre les voitures électriques
Les arguments d’Exxon, auxquels Desmog.uk a eu accès, sont simples : pour le groupe, non seulement le pétrole restera encore longtemps la première source d’énergie mais, en plus, les voitures électriques ne sont pas commercialement viables aujourd’hui. Ce dernier argument semble étrange, alors que le constructeur Tesla ne cesse d’enchaîner les ventes et que Renault vient de passer le cap des 100.000 véhicules électriques vendus en Europe.
L’inquiétude du secteur pétrolier et la croissance des voitures électriques
Si ExxonMobil qui, selon Desmog.uk(2), est le premier géant pétrolier à directement faire du lobby auprès du gouvernement britannique, commence à bouger ses pions, le groupe n’est pas le seul. L’OPEP a également annoncé son inquiétude concernant son business-model basé, pour la grande majorité, sur la consommation croissante de pétrole dans le monde.
Or, comme le rappelle Desmog.uk, le Financial Times a dévoilé qu’entre 2009 et 2015, le nombre de voitures électriques vendues dans le monde est passé de 9.000 à 1,6 million. En 2040, elles devraient représenter un quart des véhicules en circulation, ce qui entraînerait une baisse de 14 % de la demande mondiale de pétrole. Une telle chute provoquerait non seulement un baisse du chiffre d’affaires des géants du pétrole mais, potentiellement, une nouvelle crise pétrolière : la demande sera à nouveau bien inférieure à l’offre, ce qui devrait faire chuter les prix sur le marché du pétrole brut.