Voilà une information qui mérite le carton rouge de la semaine. Le gouvernement français a officiellement annoncé qu’il veut limiter le succès du crowfunding. Comment ? En limitant les sommes que les particuliers peuvent investir dans un projet via le crowdfunding. La somme totale de demande sera également limitée. De quoi mettre un coup d’arrêt au financement collaboratif,… alors qu’il commençait à décoller en France.
L’état veut limiter le crowdfunding
Lors des Assises de la finance participative qui réunit les acteurs du crowdfunding, en français, le prêt de particulier à particulier et de particulier aux entreprises, le gouvernement français a jeté un froid.
Il a soumis un texte soumis à consultation pour une durée de six semaines dans lesquelles apparaît clairement son intention de museler cette nouvelle pratique.
Premières propositions :
- chaque prêteur ne pourra donner plus de 250 euros via une plate-forme de financement.
- le projet en sa globalité ne pourra dépasser les 300 000 euros.
Pourquoi une telle mesure ?
L’État français loin de favoriser ce type de système veut donc limiter le prêt entre particuliers.
Le prétexte invoqué par le gouvernement s’appuie sur les risques encourus par les particuliers dans ce type de pratique. Un tel argument – la protection de la population contre elle-même ! – est une insulte à l’intelligence des citoyens et à leur liberté de choix.
Nous serions trop bêtes pour juger par nous mêmes où investir et seul le passage par un organisme agréé (banque) nous éviterait de faire des bêtises ! ?
Derrière la volonté de limiter le crowdfunding se cache à la fois le réflexe classique de l’Etat français de vouloir tout régenter et tout fiscaliser d’une part et d’autre part la volonté de ne pas irriter les banques qui bénéficient d’un monopole du prêt dans notre pays.
Pourtant quand on regarde les projets financés (avec succès souvent) sur les plateformes de crowdfunding, il est évident que la plupart n’auraient aucune chance face à un banquier… consoGobe par exemple, société leader de son secteur, s’est vu refuser un simple découvert par sa banque !
Alors cette banque pourrait-elle s’engager dans le lancement de projets artistiques, solidaires, environnementaux, d’innovation techniques comme on en voit fleurir grâce au crowdfunding ? Évidemment non.
Alors ce carton rouge porte sur ce réflexe de l’État d’étouffer tous les espaces de liberté à chaque fois qu’ils apparaissent quelque part .. n’est-ce pas mesdames et messieurs les auto-entrepreneurs ?
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Les 3 types de plates-formes de crowdfunding
– Les plates-formes de crowdfunding permettant de récolter des dons ou des contributions pouvant donner lieu à des contreparties diverses ;
– Les plates-formes de crowdfunding permettant le financement de projet via des prêts ;
– Les plates-formes de crowdfunding permettant le financement d’un projet entrepreneurial via la souscription de titres.
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