Phénomène en vogue dans le monde du vin, la viticulture en biodynamie ne justifie pourtant pas une distinction par rapport aux vins issus de l’agriculture biologique.
Biodynamie, du New Age dans votre verre
L’agriculture biodynamique est née dans les années 1920 des travaux de l’Autrichien Rudolf Steiner. Philosophe de formation, il a théorisé des pratiques nées de ses « visions » et créé une nouvelle science, l’anthroposophie.
Sa théorie primitive (mais qui a été enrichie par la suite) était que les organismes vivants étaient soumis à des forces terrestres et cosmiques et qu’il convenait donc de les cultiver en harmonie avec celles-ci.
Jusqu’ici, pas grand-chose ne distingue l’approche de la biodynamie de celle proposée par l’agriculture biologique si ce n’est un vernis « New Age » et occulte qui fait la spécificité même de l’agriculture biodynamique et sa raison d’être.
Aujourd’hui, il faut reconnaître que la viticulture en biodynamie est de plus en plus en vogue et de plus en plus de viticulteurs adeptes de la viticulture biologique décident de franchir le pas.
La viticulture biodynamique
Il faut convenir que les vins issus de raisins biologiques sont de plus en plus nombreux sur le marché, quitte à ce que le côté puriste des débuts ne se soit évaporé dans certains cas pour ne plus devenir parfois qu’un simple argument de vente.
Cultiver la vigne en biodynamie permet finalement de se différencier de la masse et marque l’aboutissement d’un retour vers une viticulture toujours plus « naturelle ».
Pour en revenir à l’agriculture biodynamique, il ne s’agit pas ici de remettre en cause la qualité de ces vins, généralement très bonne, mais bien d’évoquer que ce qui fait la plus-value de l’agriculture biodynamique sur l’agriculture biologique n’est scientifiquement pas fondé.
Tout d’abord, l’agriculture biodynamique prône la préparation de concoctions sensées enrichir la terre.
Ces préparations sont mêmes au coeur de l’agriculture biodynamique.
Mais ces préparations sont tellement diluées dans l’eau que leur efficacité est quasi-nulle. Les préparations dans des cornes de vache bourrées de bouse ou les intestins de vache remplis de camomille, enterrés dans la terre puis dilués dans l’eau n’ont guère plus de vertus que les engrais biologiques « classiques ».
Ces pratiques sont même parfois qualifiées par ses détracteurs de « vaudouisme viticole ».Un vin peut être qualifié de biodynamique seulement par la pratique de l’agriculture biologique agrémentée de l’application de ces décoctions occultes.
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Tailler la vigne lorsque Vénus est en Verseau
Photo de bannière – Vin rouge © mythja – Shutterstock