Selon une étude menée en Chine, les insecticides couramment utilisés entraînent une production de testostérone précoce chez les garçons.
Ces produits couramment utilisés auraient un impact dévastateur sur la santé publique.
30 % des insecticides contiendraient des substances dangereuses
Les recherches dirigées par le Docteur Jing Liu, professeur associé à l’Université Zhejiang de Hangzhou, concernent les insecticides de la famille des pyrethrinoïdes de synthèse. Ceux-ci se retrouvent dans des produits anti-moustiques vendus dans le commerce et sont souvent utilisés dans l’agriculture comme répulsifs des insectes indésirables. Un tiers environ des insecticides utilisés contiennent ces substances.
Pour parvenir à ces conclusions, les chercheurs ont analysé l’urine de 463 garçons âgés de 9 à 16 ans. Résultat : une hausse de 10 % de l’acide phenoxy-3-benzoïque (la molécule résultant du métabolisme des pyrethrinoïdes de synthèse) entraînait une hausse de 4 % des hormones provoquant la production de testostérone. Pour rappel, la testostérone est l’hormone responsable de la croissance du système reproductif masculin, ainsi que de l’apparition de caractéristiques sexuelles secondaires (poils sur le corps, taille, muscles…).
Une association appelle à interdire ces insecticides en Europe
Selon Jing Liu, même si une quantité importante de données existe sur les perturbateurs endocriniens, les liens entre l’exposition aux pyrethrinoïdes et le début de la puberté étaient jusqu’ici peu étudiés. De plus, la plupart des recherches sur l’influence des perturbateurs endocriniens sur la puberté ont concerné uniquement les filles.
La présentation de ces résultats de recherches ne laisse pas les associations antipesticides indifférentes. « Au regard de la large utilisation de ces insecticides pyrethrinoïdes, aussi bien en agriculture que dans les insecticides ménagers, il devient évident que les régulateurs doivent prendre en compte ces découvertes pour retirer ces perturbateurs endocriniens du marché ! » , a déclaré François Veillerette, porte-parole de l’association française Générations Futures. L’association appelle la Commission européenne à mettre en place des critères scientifiques à même de permettre le retrait du marché de ces perturbateurs endocriniens.
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