Michel Temer, le président du Brésil, vient d’abroger le statut de réserve naturelle d’une partie de la forêt amazonienne.
Si la forêt amazonienne est un écosystème unique nécessitant une protection, les multinationales spécialisées dans l’extraction de ressources minières ne sont pas de cet avis. Conscient des opportunités économiques qu’elle offrirait, le président brésilien a fait publier un décret autorisant l’exploitation minière dans cette région.
Amazonie : le gouvernement brésilien mise sur les retombées économiques
Créée en 1984, la réserve naturelle des États du Para et de l’Amapa s’étendait sur 46.610 kilomètres carrés, soit un territoire équivalent à celui de la Norvège. Nichée dans la forêt amazonienne, cette région abrite une faune et une flore uniques sur Terre.
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Et pourtant, plus de 20 sociétés spécialisées dans l’exploitation de ressources minières ont exprimé un intérêt pour ce territoire dont les fonds abriteraient de l’or, du cuivre, du tantale, du minerai de fer, du nickel et du manganèse. Le gouvernement brésilien se réjouit de cet enthousiasme et a annoncé, en juillet 2017, vouloir faire passer le poids de l’exploitation minière de 4 à 6 % du PIB. Cette décision a aussi un aspect social : dans un pays où 14 millions de personnes sont au chômage, le secteur de la mine peut procurer 200.000 emplois.
Exploitation minière en Amazonie : le WWF crie au scandale
Dans un rapport rendu public à la mi-août 2017, le WWF met le gouvernement en garde contre l’exploitation minière dans la forêt amazonienne. Un tel choix aurait pour conséquences « une explosion démographique, la déforestation, la destruction de ressources aquatiques, la perte de biodiversité et des conflits territoriaux , affirment les auteurs du rapport. Le WWF rappelle que cette décision a été prise sans consultation du parlement ni des citoyens, et la considère comme une « catastrophe« .
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Le gouvernement brésilien se défend des critiques en assurant que l’exploitation minière ne serait autorisée que dans les zones où il n’y a pas d’espèces protégées ni de terres appartenant aux indigènes. Dans tous les cas de figure, un tiers de la réserve naturelle maximum sera exploité.
Illustration bannière : La forêt amazonienne – © Gustavo Frazao