La consommation d’oeufs et lait bio semble en baisse et ne permettrait plus de répondre à l’offre, en hausse depuis des années, que les deux filières proposent sur le marché.
Si le bio est censé être meilleur pour la planète, force est de constater que deux filières en particulier en France connaissent un désamour de la part des Français : les oeufs et le lait. Une très mauvaise nouvelle pour les producteurs qui avaient changé leur mode de production afin de respecter le très strict cahier des charges permettant d’obtenir la certification. La production est finalement plus importante… que la consommation.
Les Français ne consomment pas assez de lait et oeufs bio
Deux articles de Sud-Ouest, publiés en septembre et décembre 2021, dévoilent la situation paradoxale dans laquelle se trouvent les éleveurs français qui ont décidé de se tourner vers le bio. La production est supérieure à la demande chez le consommateur final. C’est le cas dans la filière du lait et celle des oeufs. Pour la première, c’est l’effet d’une croissance soutenue depuis plusieurs années ; pour la seconde, c’est la Covid-19 qui est en cause.
Comme l’explique l’article de Sud-Ouest de septembre 2021, pour le lait bio, selon le leader du secteur Lactalis, à la fin de l’été 2021 sur un an, la production a augmenté de 12 %… mais les ventes ont chuté de 1,6 %. Résultat : les prix du lait bio, malgré les contraintes liées à sa production, sont en chute libre, et ce sont les producteurs qui en souffrent.
Le futur de la filière bio en question ?
Moins de fait maison dans la cuisine – © kevin leah
Concernant les oeufs, Sud-Ouest reprend en décembre 2021 les données du Comité national de la promotion de l’oeuf (CNPO) qui souligne une baisse des ventes en volume de 3,1 % en 2021, contre une hausse de la production entre 3 % et 4 %. Une évolution négative dans les ventes entre 2021 et 2020 qui s’explique par la fin des confinements.
En 2020, les oeufs ont été au centre de la nouvelle passion pour la cuisine que certains Français se sont découverte ne pouvant pas sortir de chez eux. Mais en 2021, c’est le retour des plats cuisinés, chauffés au micro-ondes dans les open spaces. Or, les industriels ne sont pas tous aussi regardants sur l’origine des oeufs et des autres ingrédients, préférant le moins cher pour maximiser les marges.
Pour les filières bio, la question de leur survie se pose : vont-elles réussir à survivre si les Français ne se tournent pas plus massivement vers leurs produits ?
Illustration bannière : Moins d’oeufs bio pour réguler le marché ? © Pencil case